Two Lovers
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Carol, aka le-film-que-j’ai-vu-deux-semaines-et-demi-après-sa-sortie-alors-que-je-l’attendais-depuis-huit-mois.
Oh que oui, je l’attendais ce film. A tel point que j’ai lu le roman avant, rien que pour m'aider à patienter*.
Cate Blanchett et Rooney Mara. Que dire de plus ? Je serais allée voir n’importe quoi avec ces deux-là. Oui sérieusement, n’importe quoi. « Carol et Therese lisent l'annuaire téléphonique pendant deux heures. » « Carol et Therese regardent Chasse et Pêche. » « Carol préfère le point de croix hongrois tandis que Therese préfère le point de nœud chinois. » Okay, ça m’a l’air passionnant, on va le voir quand ?
L'intrigue de Carol est bien évidemment plus intéressante que ça. Mais elle est somme toute assez simple. Car si les circonstances sont compliquées, en particulier pour l'époque, l'histoire est surtout celle de deux personnes qui tombent amoureuses l’une de l’autre. Rien de nouveau sous le soleil. Et pourtant.
Cate Blanchett est, comme à son habitude, fabuleuse. Rooney Mara, absolument superbe, tout en subtilité. Quelle chance nous avons de voir de telles actrices porter un film qui repose à 100% sur elles. Une vraie leçon d’acting et une alchimie renversante.
Entre timidité et séduction, entre douleur et allégresse, toutes leurs interactions sont savoureuses et la montée en tension aussi insoutenable que délicieuse. Jusqu’à l’apogée, puis la déconvenue. Et puis…
Les dix dernières minutes du film sont particulièrement réussies. Le spectateur retient son souffle, il espère, il redoute. Et si l’on pourrait craindre une fin ratée, il n’en est rien. Celle-ci est, à mon sens, absolument parfaite.
La scène du restaurant, qui est également la première scène du film vue sous un angle différent, est brillante. Le changement d’angle, qui nous permet cette fois-ci de lire les émotions de Therese, annonce un tournant dans la relation des deux protagonistes.
C’est en effet une Therese différente qui confronte Carol à la fin. Plus mature, plus sûre d’elle, capable de dire non. Carol, de son côté, est enfin libre. Les deux femmes sortent grandies des épreuves traversées, prêtes à aborder une relation plus sereine, plus équilibrée, mais tout aussi passionnée.
Carol est une vraie expérience, portée par ses deux actrices principales, mais également ses superbes images et sa bande originale. Tout n’est que finesse, délicatesse, sobriété… Un vrai régal.
*Si d’autres personnes ont lu le livre, je serais ravie de discuter des petits changements qui ont été faits dans le film. J’ai un peu regretté l’absence ou la modification de certains points, mais au final, je trouve que le roman et le film se complètent très bien. Notamment du fait que le film nous donne accès au point de vue de Carol, dont nous ne disposons pas dans le livre de Patricia Highsmith.
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le 31 janv. 2016
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