/!\ Cette critique contient des spoilers.
Ah, quel plaisir de voir un excellent film ! De savourer chaque minute en se disant que l'on assiste à quelque chose de rare !
Mademoiselle symbolise ce qui se fait de mieux au cinéma : se faire balader avec joie par une intrigue prenant des virages inattendus. Tantôt en savoir plus que les personnages eux-mêmes, tantôt être dupé. Passer par la joie, puis la peine. Le rire, puis le dégoût. Le tout dans un esthétisme sublime, qu'il soit visuel ou auditif, servi par un casting fabuleux.
Entre manipulations et séduction, l'intrigue de Mademoiselle attise immédiatement la curiosité. Le film est un labyrinthe de mensonges dont le dénouement est au final original et rafraîchissant par sa simplicité. En effet, difficile d'imaginer un happy ending, surtout après le premier twist, dans cette atmosphère sombre et troublante. Et pourtant. La troisième partie du film nous offre exactement ce que la première nous faisait espérer, et ce tomber dans la mièvrerie et la facilité. Car Mademoiselle est avant tout une histoire d'amour complexe et passionnée. Et elle est parfaitement exécutée.
Seul nuage au tableau : une dernière scène érotique à mon sens superflue voire de mauvais goût. Fallait-il voir, dans la mise en action d'une des histoires érotiques précédemment contées par Hideko, une certaine revanche et la naissance de la liberté tant recherchée ? Sans doute. Cependant, Park Chan-Wook frôle ici un voyeurisme qui rappelle presque la perversité de l'oncle de Hideko, et je n'ai pu m'empêcher d'y voir une certaine hypocrisie. Dommage donc, de finir sur une scène manquant de subtilité à mon goût.
Cependant, ce bémol ne suffit heureusement pas à entacher la qualité du film. Mademoiselle est incontestablement l'un des meilleurs films de cette année 2016. A voir. Et à revoir.