C'est une splendeur absolue. N'ayons pas peur des mots face à une telle merveille de sensibilité. Tout d'abord, Carol est une splendeur esthétique, riche d'une mise en scène pleine d'idées et de nuances ; faussement académique, car elle parvient, l'air de rien, à trouver des chemins de traverse à presque chacun de ses plans. Délicatesse de sa photographie délavée, où perce difficilement chaque couleur essentielle. Éclat de la partition de Carter Burwell (collaborateur fétiche des frères Coen) qui atteint par endroits des sommets de lyrisme discret. La merveille la plus évidente c'est bien sûr son duo d'actrices, au sommet de leur art, tant Cate Blanchett et surtout Rooney Mara n'ont jamais été aussi impressionnantes. Leur retenue, qui soutient toute l'œuvre, devient bouleversante dans le dernier quart d'heure du film. Ce qui nous conduit tout naturellement au meilleur de Carol : son scénario, une écriture subtile, nuancée, sublimement mélodramatique. Oui, Todd Haynes est toujours inspiré par l'œuvre de Douglas Sirk ; mais, tout en restant dans les années 1950, il parvient ici à l'adapter à notre époque. Cela donne à cette histoire d'amours lesbiennes une touche d'intemporalité et d'évidence qui en font le film LGBT le plus novateur de ces derniers mois. En sortant en début d'année dans les salles françaises, Carol a placé la barre très haut. Il sera, en particulier, difficile de venir côtoyer le sommet émotionnel que représente sa scène finale.

Ed-Wood
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le 27 févr. 2016

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Ed-Wood

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