Two Lovers
Avec cette mise en scène, que ne renierait pas Wong Kar Wai version In the mood for Love, la discrétion des sentiments sied parfaitement à une nomenclature esthétique au souffle court, qui fait...
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le 13 janv. 2016
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S'il n'y avait qu'une seule raison de voir "Carol", ce devrait être sa dernière scène, l'une des plus fortes vues sur un écran depuis belle lurette : cet échange de regards - amoureux, libres, se promettant l'un à l'autre qu'un avenir existe - entre deux personnages que l'on a vus souffrir pendant deux heures, comme incarcérés par la morale stricte des années 50 et les rôles impartis à chacun dans une société cloisonnée, est un grand moment de cinéma. Un moment qui matérialise le travail remarquable effectué ici par Todd Haynes (une direction artistique impeccable, la précision esthétique de la reconstitution historique très habilement assouplie par le grain de la photo en Super 16mm) et par ses deux actrices, chacune au-delà de tous les éloges, chacune peut-être dans son meilleur rôle à date. Avec ce sommet émotionnel, tout le sens du film que l'on vient de voir se cristallise, et en particulier les longues (… que l'on avait même trouvées "trop longues") scènes du "road movie" central : cette errance en voiture entre chambres de motels miteux et hôtels de luxe fait d'ailleurs plus qu'évoquer le cœur engourdi du "Lolita" de Nabokov, la fuite hébétée des amants au cœur d'une Amérique suspicieuse, avec à leurs trousses un détective chargé de prouver leurs crimes. Sinon, il faut aussi admirer la manière dont Haynes "parque" le "thème" de l'homosexualité, pour se concentrer sur ce qui importe vraiment, la fascination amoureuse, qui est évidemment la même quels que soient le sexe et les préférences de ses protagonistes. [Critique écrite en 2016]
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Créée
le 27 janv. 2016
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