Denys de la Patellière et Cecil Saint-Laurent, commis à l'adaptation de son roman, proposent une alternative surprenante mais complètement ratée aux aventures romanesques de Caroline chérie version Martine Carol. Ils lui substituent une sorte de comédie amoureuse et licencieuse, de conte initiatique, osant le décor factice en carton-pâte et les couleurs criardes façon sixties.
Compacté, le sujet est surtout une affaire de rencontres sensuelles grâce auxquelles Caroline, mal mariée au sieur Berthier (Bernard Blier) complète son expérience de la sensualité, dans la bonne humeur généralement bien que la plupart des fois sous la contrainte...
Le résultat est très médiocre sur le fond comme sur la forme. Déjà le romanesque de Cecil Saint-Laurent, tel que mis en scène, relève de la littérature féminine bas de gamme. Mais, de surcroît, la réalisation de Denys de la Patellière n'est pas tant audacieuse (et encore moins avant-gardiste) que moche. Délaissant la portée historique originelle (la Révolution française), le cinéaste met en scène un défilé de costumes et de coiffures chatoyants qui n'est d'aucun intérêt dans la mesure où les personnages qui les revêtent n'ont pas la moindre épaisseur, qu'elle soit fantaisiste ou dramatique. Ces fantoches (De Sica, dans le rôle du père, les amants Brialy ou François Guérin, etc, etc,) sont justes creux.
Quant à France Anglade, dans le rôle de Caroline, elle est blonde, elle est belle, elle est corsetée comme une Barbie. Point.
Je pense que si je n'avais pas revu juste auparavant la version, déjà pas très brillante, de Richard Pottier, avec Martine Carol, je n'aurais rien compris à cette histoire.