Carrie au bal du diable est pour moi un joli reflet du monde dans lequel nous vivons depuis plusieurs années, c'est à dire le rejet qu'éprouvent beaucoup de personnes, notamment les jeunes dans le milieu scolaire qui est lui très fréquent. Ce film met en avant cette jeune lycéenne qui est critiquée et moquée de tous ces camarades, parce qu'elle ne s'habille pas comme eux, qu'elle ne fréquente pas le même groupe d'amis (aucun d'ailleurs), qu'elle est timide, et que sa mère la met à l'écart de la société (hormis pour aller en cours) car cette dernière est très accès sur la religion, la peur d'être dans le pêché, et que sa fille ne vienne à souffrir à cause des autres ; elle la surprotège, ce qui fait très certainement ce qu'est le personnage de Carrie puisqu'elle n'a pas de liberté. Le film se compose en trois parties. La première montre la méchanceté gratuite des autres envers Carrie, ce qui la renferme un peu plus dans son monde déjà très isolé de celui des autres. La seconde montre sa progression au sein du groupe d'étudiants puisqu'on vient enfin à s'intéresser à elle, et qu'on finit même par l'inviter au bal. Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, et il fallait bien une chute pour casser ce bonheur que n'avait jamais connu la jeune fille auparavant. La troisième partie est donc consacrée à l'humiliation de la jeune femme en public, devant tous ses camarades lors du bal de fin d'année, ce qui provoquera ensuite sa colère et le "terrible" massacre que l'on connait tous. Dans ce film on vient normalement à ressentir de l’empathie pour cette jeune adolescente persécutée. Il est difficile de rester insensible au calvaire que vit cette jeune lycéenne au quotidien, que ce soit au lycée, ou bien chez elle.
Si l'on vient à s'intéresser aux détails, je trouve ça bien dommage de voir que dans ce film les détails sont comme mâchés. On vient à passer d'un endroit à l'autre comme ça en une fraction de seconde, ou alors à totalement sous développer un élément de l'histoire en le bâclant et en allant directement à l'essentiel, plutôt que de faire petit à petit et développer un peu plus le tout. Par exemple lors de la scène du massacre final, on ne voit presque rien. Les éléments s’enchaînent, nous n'avons même pas le temps "d'apprécier" ce carnage que nous sommes déjà arrivé au bout de celui-ci. Pour l'époque on peut comprendre, car il y avait certains thèmes à éviter, comme par exemple la violence, et montrer la violence de ce massacre aurait été contraire au règlement de l'époque. C'est pour cela que j'apprécie tout particulièrement le remake de 2013 Carrie, la vengeance car lui pousse le film jusqu'au moindre détail. Que ce soit au moment où son cavalier pour aller au bal vient la chercher, ou encore les détails précis du massacre.
Ce qui me touche le plus dans ce genre de film, c'est la dimension psychologique qu'il y a derrière. On ne ressort par la tête vide une fois que l'on a vu Carrie , du moins c'est ce qui devrait se passer. C'est un film qui laisse à réfléchir sur le respect de chacun envers l'autre.
En conclusion, Carrie au bal du diable est un beau film pour l'époque, mais je garde malgré tout une préférence pour le remake de 2013.