Adapté du premier roman de Stephen King alors à peine publié quelques mois auparavant, Carrie au Bal du Diable s'avère la toute première adaptation d'un roman de l'écrivain horrifique. Bien qu'assez différent du matériau d'origine (notamment au niveau de la structure de l'histoire, des évènements finaux ainsi que de quelques autres éléments), le long-métrage reste un summum du film fantastique transcendé par le génie visuel de Brian De Palma qui nous livre ici l'une de ses plus magnifiques mises en scène.
Nous découvrons donc Carrie White (impressionnante Sissy Spacek), jeune adolescente solitaire malmenée par ses camarades et étouffée par une mère religieuse fanatique (terrifiante Piper Laurie) qui va peu à peu se découvrir des talents télékinésiques incontrôlables. Les personnages présentés, nous allons suivre le plan échafaudé par ses cruelles camarades de classe pour l'humilier lors du bal de fin d'année tandis que Carrie commence à se sentir mieux dans sa peau grâce à son nouveau pouvoir... jusqu'à ce fameux final sanglant où sa vengeance sera explosive.
Habitué au genre depuis Sœurs de sang, Brian De Palma s'en donne à cœur joie pour nous présenter une histoire terrible, glaçante et réaliste dans sa forme, incorporant à son récit de grands moments de frissons grimpant crescendo jusqu'à ce cultissime final rempli d'hémoglobine où il met en place le fameux split-screen, scindant son image en deux pour accentuer le sentiment de terreur et de chaos, le tout épaulé par l'angoissante musique de Pino Donnaggio et une foule d'effets pyrotechniques encore aujourd'hui impressionnants.
Bien plus dramatique que le roman, Carrie au Bal du Diable joue avec les nerfs du spectateur, l'amenant à une compassion pour le personnage principal et un dégoût profond pour ses détracteurs, chose que De Palma parvient à rendre à l'image grâce à des séquences de mœurs très réalistes. En somme, un must du genre et l'une des plus belles adaptations de Stephen King sur grand écran.