Cars 2, dérapage contrôlé.
Comment ne pas aimer un film comme Cars 2 quand on a grandi dans une chambre aux murs recouverts de posters à dominante rouge et de drapeaux ornés d'un certain cheval cabré.
Difficile donc d'être totalement objectif lors de la critique d'un film qui de toute évidence a beaucoup déçu.
Il ne faut pas se leurrer, Cars 2 n'est pas le meilleur des Pixar. On est loin, très loin, de la poésie de Wall-E, de la justesse de Là-haut. La route empruntée par la dernière production des sorciers d'Emeryville bifurque pas mal sur celle des productions Dreamworks. Le public visé est certes plus jeune, mais les vieux y trouveront aussi leur compte.
Reste que Cars 2 n'est pas facilement identifiable. Mi-film d'espionnage boosté au Nos, mi-film d'aventure plus dans la veine des autres oeuvres de la maison, il oscille en permanence entre les genre et ce, avec pas mal d'habileté. Le spectateur, pourra par contre, se sentir un peu perdu face à ce film qui ne tombe jamais de vitesse. Certain lui reprocheront de ne pas savoir se trouver un véritable créneau et d'avoir en permanence le cul entre deux chaises. Car les clin d'oeils et hommages sont permanents. Et c'est peut être pour ça, que malgré toute la bonne volonté des auteurs pour en faire un pur divertissement universel et familial (mettre le gentil et débile Martin, en héros principal en est le principal symptôme), le film parlera avant-tout aux initiés des univers concernés. Lui se plaira à retrouver des figures mythiques du sport auto, Lewis Hamilton et Jeff Gordon en tête (pas super bien exploités), des références culturelles et historiques que seul les plus fin connaisseurs pourront comprendre (Mention spéciale à un dialogue dès plus mouvementé entre une Nascar et une Formule Un à propos de leur compétitions respectives). Les autres seront surement plus receptifs à l'univers très James Bondien servi par une réalisation dynamique à souhait. Graphiquement le film ne déroge pas à la règle principale des productions Pixar, en mettre plein la gueule. Le voyage dans lequel est embarqué le spectateur est hallucinant de beauté et de variété. France, Italie, Japon, à chaque fois de nouveaux univers et aussi des terrains de jeux idéal pour les artistes derrière ce film.
Je pourrai reprocher à Cars 2 d'avoir mis de côté le personnage principal du premier opus pour se concentrer sur Martin, assez cliché dans son rôle du pitre pote du héros. Embarqué malgré lui dans une affaire internationale d'espionnage , il évite heureusement d'être trop lourd avec ses gags. reste que ce n'est pas, et de loin, le personnage le plus intéressant de la franchise qui est mis à l'honneur.
Le génie des autres oeuvres de Pixar n'est pas vraiment là, la facilité est souvent le chemin le plus plaisant pour Cars 2 et pourtant, le fanatique d'automobile que je suis n'a qu'une seule envie, le revoir encore et encore...
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