Pour les adeptes de voitures et de James Bond...
« Cars 2 » est la dernière production estampillée Pixar à être apparue sur nos écrans. Cet opus est sorti le vingt-sept juillet dernier. Un de ses attraits est d'être réalisé par John Lasseter. Ce dernier est le fondateur de la magie qui caractérise ce studio. C'est pourquoi le fait de le voir chapeauté ce projet avait de quoi rendre les adeptes du genre optimiste. Le film dure quasiment deux heures. Cela est la confirmation que le film d'animation s'adresse presque davantage aux parents qu'à leurs enfants. L'affiche ne nous dévoile pas grand-chose de l'intrigue. On y découvre plusieurs voitures. McQueen et Martin sont les seuls que je reconnaisse. Ayant vu le film en français, j'ai donc profité du casting français. On retrouve Guillaume Canet, Gilles Lelouche, Lambert Wilson ou encore Mélanie Doutey. J'en profite également pour préciser que je ne suis pas allé voir le film en 3D. J'avais la chance que l'UGC Ciné Cité de Lyon offre une salle dans laquelle les fameuses lunettes ne soient pas nécessaires.
Le film démarre sur une scène d'action à la James Bond. On y découvre un nouveau personnage. Il s'agit de Finn McMissile, agent secret au service de sa Majesté. A priori, ce dernier se trouve sur une plate forme pétrolière pour enquêter sur une grosse affaire dont on ne comprend pas grand-chose à ce moment-là. Parallèlement, Flash McQueen s'engage à participer à la plus grande compétition automobile du monde. Organisée par l'inventeur d'un nouveau carburant, elle a pour principe d'opposer les plus grands champions. Notre héros est évidemment un des favoris et il se rend donc au Japon, lieu du premier grand prix, accompagné de son fidèle ami Martin. Il va sans dire que les routes de McMissile et de nos héros vont être amenées à se croiser...
« Cars 2 » a des ambitions identiques à celles des autres productions Pixar. Une histoire originale et captivante nous est offerte. On doit rire souvent, pleurer parfois. L'humour et l'émotion doivent être de sortie. Les ingrédients sont donc toujours les mêmes et jusqu'alors Pixar a toujours su les assaisonner avec talent. Cela a pour conséquence de s'adresser autant aux petits qu'aux grands. Les plus jeunes découvriront un univers coloré dans lequel les voitures parlent. Ils riront et auront parfois peur. Bref, tout ce qu'il faut pour passer un bon moment. De leur côté, les grands d'avouer à leur entourage qu'ils vont voir « Cars 2 ». La qualité des précédents fait qu'on n'a plus besoin de trouver un enfant à accompagner pour oser découvrir cette nouvelle aventure. On espère un scénario original et une lecture moins premier degré de l'histoire.
Le scénario est très ambitieux. D'une part, nos héros participent à un championnat du monde très relevé. Cette compétition est composée de trois grands prix. Chaque course donne donc lieu à un scénario qui lui est propre, plein de rebondissements et de suspense. Parallèlement, un film d'espionnage se montre. Les codes « James Bond » sont donc de sortie. Il y a donc de l'action mais également une intrigue plus dense et narrative. Ensuite, il faut créer un lien. Il prendra les traits de Martin qui, en plus, tombe amoureux. Bref, on ne peut pas dire que le scénario tienne sur un papier de cigarette. Malgré tout cette bonne volonté, je ne trouve pas que la sauce prenne. L'excès mène à un aspect brouillon. La magie Pixar réside dans une trame simple qui se déroule par une succession de moments uniques. « Toy Story 3 » peut se résumer par « il faut s'échapper de la garderie ». « Cars » peut se résumer par « Flash veut participer à la Piston Cup ». « Cars 2 » ne peut pas se résumer aussi simplement et c'est là son principal défaut. A passer trop de temps sur des explications narratives, il ne reste plus de temps pour nous toucher et nous faire rire.
Résultat le voyage n'est pas aussi dépaysant que je l'attendais. On se concentre finalement davantage pour suivre les différents événements que sur le fait d'en profiter pleinement. Les personnages n'existent que par leur rôle dans l'histoire. Il aurait été plus judicieux que l'histoire se mette au service des personnages. C'est de cette règle que Pixar a fait naitre sa magie. De plus, le scénario ressemble trop à des films d'espionnage classique. Cela fait que les protagonistes deviennent « trop humains ». L'organisation sociale, le mode de vie ou les réactions sont trop proches de celles d'un humain. Leur originalité « mécanique » disparaît. « Cars » était une vraie histoire de voitures. Dans « Cars 2 » on pourrait quasiment remplacer les véhicules par des humains sans que cela ne change grand-chose. Malgré ces regrets, le film nous offre des moments très drôles. Le talent est toujours là. De plus, les scènes d'action et de course sont remarquables. La performance technique et de réalisation est splendide. C'est plein d'idées. Mais je reste persuadé qu'en allégeant un petit peu l'intrigue, cela aurait pu donner un film plus intense pour le spectateur.
Au final, « Cars 2 » doit être la production Pixar qui m'a le moins conquis. Mon impression est mitigée. J'ai passé de très bons moments durant la projection mais le plaisir n'a pas su s'installer dans la durée. Il est finalement saccadé. Le projet était ambitieux, trop peut-être. Je ne le reprocherai pas au réalisateur tant je suis admiratif de son talent et tant je lui dois des moments uniques de cinéma. J'ai le sentiment qu'ils ont tapé un petit peu à côté avec « Cars 2 ». Mais cela reste un film d'animation plus qu'honnête dont la qualité reste plus que correcte.
