7 ans après Toy Story 2, John Lasseter revient à la réalisation pour mettre en images la nouvelle production Disney-Pixar, Cars: Quatre Roues. Et le résultat est en demi-teinte. Si commercialement, le film s'en est bien tiré (à l'exception de la France où il n'a enregistré qu'un pauvre million et demi d'entrées), l'accueil critique a été bien plus tiède. Que ce soit du côté des critiques ou du côté des fans. Après avoir habitué son public à ne recevoir que le meilleur (les deux derniers bébés de Luxo Jr. que sont Le Monde de Nemo et Les Indestructibles ont emballé les foules comme jamais), la boîte à la petite lampe provoque une petite frayeur chez les spectateurs en semblant avoir d'avantage pensé à faire marcher le tiroir-caisse plutôt que d'offrir un long-métrage digne de ce nom.
À tort ou à raison?
Pas si simple car sur sa forme, oui, Cars n'est qu'une très longue publicité pour attirer les gosses vers le super-marché le plus proche de leur doux foyer et leur chiper quelques euros supplémentaires.
D'ailleurs, le film le cache à peine puisqu'il fait le choix de ne jamais expliquer comment ce monde peuplé intégralement et uniquement de voitures fonctionne. Comment les voitures font pour avoir des enfants (j'arrive pas à croire que je viens de dire un truc pareil), comment sont-elles nées à l'origine, comment peuvent-elles avoir des boulots semblables à ceux des humains alors qu'elles n'ont pas de mains, on ne le saura jamais. À partir de là, c'est facile de savoir si on va aimer ce film ou non. Il faut juste accepter de ne pas se poser de questions durant le visionnage de peine d'avoir un gros mal de crâne tant l'univers qui nous est présenté n'a aucun sens. Le scénario n'aide pas puisqu'il ne fait que reprendre l'histoire la plus clichée qu'on puisse nous offrir dans les grandes lignes.
Donc, pourquoi est-ce que j'aime ce film? Et bien, pour une raison majeure: Ce n'est pas un film de voitures. Ce que je veux dire par là c'est que les voitures ne sont qu'une excuse pour vendre des figurines mais qu'elles sont humanisées à l'extrême. On enlève leur apparence, ce sont de simples humains. Les courses de voitures (chose que je répugne dans la vie réelle) ne sont finalement qu'au nombre de deux.
La majorité du film se passe ainsi à Radiator Springs, une petite ville éloignée du monde moderne et repliée sur son passé où notre héros, Flash McQueen, va devoir réparer ses fautes commises envers la commune et apprendre à apprécier les choses toutes simples de la vie. Pas très emballant dit comme ça mais pourtant le film traite son sujet avec beaucoup de sérieux. L'environnement-même où se passent les 3/4 du film fait écho aux thématiques habituelles de Pixar sur le rapport au temps et la confrontation du vieux et du neuf.
Si les personnages de Radiator Springs ne sont pas tous ultra-mémorables, c'est leur alchimie et leur bonne entente qui finissent par donner le sourire au spectateur. On sent une vraie amitié de longue date entre chacun de ces vehicules et on passe finalement du bon temps en leur compagnie, un peu comme le héros de cette aventure. Si ses interactions avec Martin ou Sally ne sont pas les plus intéressantes du monde (tout juste correctes, sans plus), sa relation avec Doc Hudson est intelligemment menée et amène de très bons messages. La fin est d'ailleurs excellente, une très bonne manière de finir le film.
Si Cars: Quatre Roues est sans aucun doute le moins bon Pixar parmi les bons, il ne faut pas selon moi juste le résumer à un produit malhonnête. Les Studios Pixar ont choisi une voie plus facile qu'à l'accoutumée mais leur savoir-faire et leur talent sont toujours présents dans ce film. Moins que d'habitude mais présents quand même. Un petit film mais un bon petit film.