Dédié à la mémoire du cinéaste Tony Scott, le frère du grand réalisateur Ridley Scott, Cartel est malheureusement un long-métrage où Ridley ne maîtrise pas son contexte scénaristique. Une fois de plus, ce cinéaste s’est montré de nouveau incapable de donner de la valeur à ses histoires intéressantes, comme il l’a fait pour son Robin des Bois en 2010. Ce dernier s’est sans doute appuyé sur un script où les scénaristes ne sont pas défoulés pour enrichir et tonifier l’histoire d’un avocat qui va connaitre une descente en enfer sans retour, suite à l’échec d’un transport de drogue. C’est ce que nous sommes censés comprendre mais le scénario est d’une telle confusion qu’on s’y perd dans pratiquement toutes les scènes.
Rien n’a été fait pour que l’histoire soit compréhensible malgré son sujet suscitant notre curiosité. On se demande même si Quentin Tarantino ou les frères Coen n’ont pas participé à l’écriture du scénario avec des scènes de dialogues qui n’en finissent pas et une première partie se déroulant d’une lenteur pénible. C’est consternant de voir un mécanisme scénaristique qui se rouille régulièrement, décevant de voir ceci de la part d’un grand réalisateur comme Ridley Scott qui a toujours fait preuve de bon sens et de méticulosité dans la plupart de ses œuvres tels que Gladiator ou Alien : Le 8ème passager. Mais en ce qui concerne le genre dramatique ou les contextes ténébreux comme la guerre en Irak dans le long-métrage Mensonges d'État, Ridley ne créé rien d’étincelant, il fait juste le minimum en racontant bêtement des histoires manquant cruellement d'explications, les rendant anodins et indigestes à suivre. Pour Cartel, c’est exactement la même chose.
Ridley est un maître pour ce qui est de peintre des univers violences, diaboliques et infernales avec une photographique toujours sublime et des images d’une dureté extrême. Le problème, c’est que sa mise en scène déraille à chaque passage de scène, toutes les décisions prises ou actions passent totalement inaperçues, la décision de se lancer dans le trafic de drogue, le braquage raté, l’annonce de l’enfer, tout se déroule sans nous faire exactement savoir comment cela a pu se produire. Presque tout le film est le résultat venant d'une fainéantise affligeante de la part des scénaristiques, sans doute que ces derniers croyaient potentiellement que le casting composé d’acteurs à 5 étoiles tels que Michael Fassbender, Brad Pitt ou Cameron Diaz allait nous distraire par leurs notoriétés élevées. Malheureusement, ces derniers sont légèrement inexistants, ils sont justes là parce qu’ils sont célèbres et bons acteurs.
Ces derniers semblent être dirigés dans la plus grande des libertés artistiques, sans qu’ils aient l’objectif de rendre leurs personnages passionnants à suivre. Seule Cameron Diaz m’a incité à être attentif aux moindres gestes et faits de son protagoniste, une femme pas nette d'esprit, manipulatrice et sans scrupules, un rôle à contre-emploi mais assez limitée dans la qualité de son interprétation. Elle est juste là pour apporter son charme féminin de félin et envoûter les hommes par son pouvoir sexuel, comme elle le pratique sur le pare-brise d'une bagnole. Sans omettre que la production se conclut par une espèce de faux twist final terrible mais c'est à se demander comment nous sommes arrivés à là. Chaque situation est bien trop épisodique et anecdotique pour qu’on puisse comprendre quoi que ce soit. Une production pourvue de maladresses impensables avec un scénario bâclé pour qu’on puisse l’apprécier. 4/10
Les problèmes d'argent sont des problèmes graves !