Cas de conscience est un peu le cas d’École du mauvais drame intériorisé : l’image, grisâtre et sale, donne l’impression d’avoir été captée depuis un pot d’échappement ; les acteurs sont monotones et poussifs, jettent des regards perdus en direction du brancard sur lequel faire le mort le temps que le film s’achève. La caméra capte des décors minables, spécialité arte povera. Surtout, l’œuvre souffre d’un paradoxe regrettable : en s’achevant sur une irrésolution du conflit intérieur qui plonge le spectateur plus profondément encore dans son ennui – j’ai tenu une heure et demi pour voir un doute qui jamais ne s’incarne, jamais me touche, jamais ne se résoudra –, Cas de conscience regarde son sujet avec hauteur et mépris, trop soucieux de son mystère intrinsèque pour respecter la douleur ainsi mise en scène.