J'ai une passion pas si secrète que ça pour le Mexique. Enfin, non, pas vraiment pour le Mexique. Disons pour Danny Trejo, pour les fajitas, pour Salma Hayek, pour la tequila, pour Selena Gomez et pour les ponchos. Alors quand ce taré poilu de Will Ferrell daigne enfin laisser de côté son éternel rôle de has-been beauf pour se la jouer chicano, je ne peux que crier Caramba !
Poussant le vice jusqu'à tourner l'intégralité du film en espagnol (l'accent de Ferrell est orgasmique), Matt Piedmont signe un bel hommage au cinéma d'exploitation fauché des 70's, faux raccords hilarants et générique ultra-pop à l'appui. Tous les passages obligés du genre passent à la moulinette pour notre plus grand plaisir, tant le casting majoritairement latin (Gael Garcia Bernal, Diego Luna, la mignonnette Genesis Rodriguez...) semble prendre un plaisir évident à venir faire les cons en compagnie du grand échalas.
Bien que le scénario soit incroyablement flemmard, l'amateur de ce genre de délire devrait trouver son compte, entre des gunfights sanglantes, des décors à la masse, des marionnettes déglinguées (conçues par le Jim Henson's Creature Shop, carrément !), des dialogues bidons et bien entendu, de la bonne musique latina, d'autant que le cinéaste conserve le lyrisme et le romantisme purement latin.
On a beau être loin de la réussite d'un "Ricky Bobby", "Casa de mi padre" reste un beau moment de connerie assumée qui permet enfin à Will Ferrell de passer à autre chose, en attendant de revenir à son style habituel avec les secondes aventures du mythique Ron Burgundy.