Écrit, interprété et codirigé par les Stand-upper provocateurs révélés par le Jamel Comedy Club, Fabrice Éboué (Fatal, Coexister) & Thomas Ngijol (Le Crocodile du Botswanga, Fastlife) ainsi que le troisième cinéaste de service Lionel Steketee (Les Nouvelles Aventures de Cendrillon, Alad'2). Une comédie historico-fantastique avec un duo explosif de demi-frères d'origine antillaise, indignent de leur héritage, l'un parfaitement intégré au point de renier ses origines, l'autre se proclamant victime permanente du racisme. Ils déchirent l'acte d'affranchissement ayant libéré leurs ancêtres esclaves, ce qui provoque la colère de leur vieille tante martiniquaise. Ils sont propulsés à la Case départ dans le passé du 18ème siècle afin d’être confrontés à l’esclavage de leurs ancêtres…
Ces visiteurs du futur vont alors mesurer le chemin parcouru par leur peuple tout en cherchant celui qui pourrait les ramener chez eux. Un sacré choc des cultures entre ses voyageurs du futur, les esclaves et leurs maîtres coincés dans leurs pensées archaïques. Au casting de paradoxe temporel, la jolie chanteuse de la chanson titre Pa bliyé, Stéfi Celma (Pas très normales activités, Telle mère, telle fille), Ériq Ebouaney (Lumumba, Le Flic de Belleville), Étienne Chicot (La Guerre des polices, Hibou), Catherine Hosmalin (Dikkenek, La Folle Histoire de Max et Léon), David Salles (Gardiens de l'ordre, Taxi 5), Franck de Lapersonne (Une affaire de femmes, Venise sous la neige), Michel Crémadès (Les Ripoux, Camping 3) Nicolas Marié (Le Créateur, Adopte un veuf) et Blanche Gardin (Low Cost, Je ne suis pas un homme facile).
Oh, qu'est-ce qui t'arrives toi, espèce de pédé va ? Il est fou lui, il m'touche les couilles !
Même s'ils sont demi-frères, Joël et Régis n'ont absolument rien en commun. Le premier, qui est au chômage de façon quasi permanente, accuse le racisme latent des Français pour justifier son statut social. Le second, un arriviste acharné, tente de renier autant que possible ses racines, allant même jusqu'à refuser que l'on fasse référence à ses origines. Lorsqu'ils se retrouvent aux Antilles au chevet de leur père mourant, ils reçoivent comme seul héritage l'acte d'affranchissement de leurs ancêtres esclaves, qu'ils déchirent sans considération. Leur tante, choquée par leur attitude, utilise sa magie pour les envoyer en 1780, où ils sont vendus comme esclaves à un propriétaire terrien.
Libertééé ! Egalitééé ! Nique ta mèreee !
En se moquant sans retenue des deux frangins en mal de repères, les deux déconneurs de la blague, Éboué & Ngijol gardent malgré tout un regard digne sur l'époque de l'esclavage tout en dénonçant le racisme d'hier et d'aujourd'hui. Le tournage initialement prévu en Martinique, fut déplacé à Cuba car les propriétaires de plantations martiniquaises ont refusé l’accès à leurs terres parce qu’ils se sentaient mal à l'aise à l’égard du scénario. L’ironie du sort a voulu que le tournage se partage entre la France, berceau des droits de l’homme et la république de Cuba, l’une des dernières dictatures du monde. Dans leur première coréalisation le trio de cinéastes nous concoctent une comédie sur l'esclavagisme douce et amère qui pourrait être qualifié de politiquement incorrect, mais l'œuvre nous fait cependant autant marrer des noirs, des blancs, des chrétiens, des juifs, des musulmans, des homos et même des Ch'tis ! Ainsi pour une première réalisation on assiste ici à un bon résultat, que ce soit dans la reconstitution des décors, des costumes et des rôles secondaires notamment avec l'excellant David Salles.
Hasta la vista, baby !