Le film a été acclamé par le public, presque 2 000 000 d'entrées au cinéma, des polémiques, nombreuses, ont favorisées la montée en puissance dont je ne comprends toujours pas le succès. Il est important dans ce cas de figure de se mettre au clair avec les sujets sur lesquels on peut rigoler ou non. Comme vous pouvez le voir dans mes visionnages, les films avec un humour noir ou politiquement incorrect n'est pas quelque chose qui me rebute pourtant Case départ m'a fait remettre un certain nombre de choses en question dans ce sujet.
Je passerai sur le scénario qui est extrêmement questionnable au niveau éthique, à savoir 2 noirs qui à leur manière ont renié leur passé et le vécu de leur ancêtre pour diverses raisons dont l'une afin de devenir le plus blanc possible et s'introduire dans la société, comme si diable quelqu'un avait déjà demandé ça un jour dans le monde. Ils annoncent n'en avoir rien à faire de ce passé d'esclavage, l'un car pour lui ça date et qu'il faut tout faire pour devenir s'intégrer, l'autre car l'argent n'est que sa seule motivation. Ils sont alors envoyés au temps de l'esclavage adoucis, d'une manière humoristique là aussi discutable quoi qu'il relève ici de la sensibilité de chacun ; à leur retour dans le présent, marqués par leur expérience ils deviennent ce que l'on pourrait caractériser comme le bon noir, celui qui fait ce qu'il dit, qui travaille dur et qui ne se plaint pas car, après tout, ses ancêtres ont tellement vécus l'enfer qu'il serait dégueulasse de se plaindre de racisme ou véhiculer une contestation dans notre société moderne. Il sera ceci dit important d'avoir le côté amusant du noir, c'est-à-dire le mec qui fait n'importe quoi qui est quand même raciste, qui a tendance à faire la fête dans sa tête... Il est amusant de voir que le sujet traite de l'intégration en France, ce qui est comique, car à aucun instant on y fait mention ni littéralement ni sur le plan des actes. Seuls 2 noirs ultra stéréotypés dans les extrêmes se partagent cette tâche.
Par ailleurs, dans le speech de leur voyage dans le temps, il y a pour objectif de rassembler leur ancêtres et les pousser à être ensemble afin que la lignée ne s'efface pas et donc leur histoire pour la même occasion ( que de symboliques... ). Ne parvenant pas dans un film qui tourne en rond à caser une idée et un développement autour d'un amour qui semble au début impossible, on décide de rendre la chose aussi choquante que malsaine à savoir bourrer à mort le mec et la femme et les faire baiser inconsciemment ce qui est ni plus ni moins qu'un viol. On ajoutera bien sûr à cette scène les cris de Eboué, mimant à la place de l'homme inconscient les cris qu'on peut faire pendant un acte... Mais bon malgré les polémiques vu que selon lui, c'était pour aller jusqu'au bout de l'indécence et choquer en faisant rire on ne peut pas se plaindre de cette scène ; c'est pour rire !
De même, dans un film tentant de prôner un certain respect envers les noirs, je suis assez amusé de voir que la meilleure méthode qui a été retenue est d'user de tous les pires stéréotypes. Les narines, la " grosse bite de black " dit approximativement 10X qui n'est déja pas drôle à la base et la rend en plus assez insupportable, la couleur bien sur et on rajoute toutes les idées racistes de l'époque. Le film n'est pas historique et on le voit très rapidement, les blancs sont quand même vachement gentils dans cette histoire il y a beau avoir des coups de fouet et un marquage au fer, il suffit d'avoir passé un pied dans un musée pour se rendre compte que le traitement des tortures et signes de dominations, aussi nombreux que cruels, ne sont que pur outil d'humour dans le film ; il n'y a de coup de fouet que parcequ'on peut en rire, un marquage car éboué crie comme une donzelle autrement il n'y a rien ; pas de maltraitances, pas de tortures et autres violences. En fait, le film est rabaissant vis-à-vis de cette période. Rire est une chose, manipuler l'histoire et la réinventer dans le but de faire des gages normalement non réalisables en est une autre ; dois-je rappeller qu'à l'époque celui qui ouvrait sa gueule voyait sa langue et couilles coupées ; que le moindre geste déplacé était le sectionnement des tendons, la torture ... Mais encore une fois puisque nous sommes dans un film HUMOUR, non historique, une COMÉDIE se passant normalement en Martinique, mais en fait tourné à CUBA, car o spoiler les martiniquais n'étaient pas enchantés d'accueillir un tel tournage, on ne doit pas se plaindre ! En fait on doit rire.
Et c'est là qu'on arrive au nœud du film, car il est culpabilisant, N'gigol Eboué sont drôles et arrivent à provoquer le rire, mais à quel prix. En fait tu rigoles et 2 minutes après tu te rends compte de ce à quoi tu ries et tu en viens à te poser des questions, un noir qui en insulte un autre pendant toute la durée de film de manière homophobe ça apporte quoi à par le stéréotype que les noirs en plus d'aller en prison sont systématiquement homophobes ? En encore, on en rigole pendant les 20 premières minutes, mais arrivés la fin de l'heure quand le personnage n'a pas bougé et continue de balancer des pd et compagnie à un moment ça devient lourd ! Et ce de même pour le sexisme, le racisme, les références à la religion musulmane... et le validisme : parce que là aussi, forcer à embrasser une femme normale et aveugle n'est pas drôle . Je parlerai même pas du traitement des nobles blancs qui à part la gaudriole sont à des années lumières de faits réels ce qui appuis le dramatique du film, le naufrage.
La moralité la voici, tu es noir et tu te plains de racismes tu n'as pas honte tes ancêtres ont été esclaves soit donc fière, mais bien soumis ! On rigole dans ce film, à contre cœur certes mais on rigole, d'où ma note, mais elle ne reflète en rien le fond de ce que j'aurais mis. Mais l'exercice étant de note strictement, je tente de m'y prêter. Après tout, c'est pas moche, il y a des images nettes, une bonne mise en scène donc il ne peut avoir une étoile à mon grand désarroi... Je trouve que ce film est ceci dit assez symptomatique de ce que Eboué et ses congénères de 50 ans sont en train de vivre. Ceux sont boomer, dépassés, tentant de garder la tête hors de l'eau en jouant les cacous et grandes gueules, en faisant les darons qui savent la vérité qui gueulent pour faire polémique et gratter un peu de buzz. Il veut se la jouer engagé mais n'hésite surtout pas depuis, dans l'intégralité de ses spectacles, à taper sur tout ce qui bouge, et pas avec la finesse d'un G.Proust mais réellement comme tonton jean pierre qu'on a tous dans la famille qui lâche des dingueries entre 2 verres et un pet de style " les femmes, j'aime quand elle fait le pain à la cuisine, et qu'elle me montre ses miches au plumard ! ". Et dire que c'est lui qui devait être la relève d'un Dieudonné ...
" OUINOUIN, les influenceuses gagnent plus que des médecins et moi je suis papa comment je fais ! olala le monde va mal ; de mon temps, c'était tellement mieux ; on pouvait tout dire et si ça choquait on insultait et voilà ça, c'est la vraie France. "
Je n'ai qu'une seule chose à te répondre
" Il ne faut pas avoir peur ... "