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le 4 mars 2014
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Casino Royale débarque quatre années après l’horrible Meurs un autre jour. Un vingt-et-unième opus qui revient mettre les pendules à l’heure de la plus magistrale des manières.
Casino Royale est né du souhait de Barbara Brocoli et Michael Wilson de rajeunir le personnage de James Bond en revenant pour la première fois à ses origines. Pierce Brosnan a alors la cinquantaine et malgré le succès de son hideux Meurs un autre jour, l’acteur est remercié et remplacé par Daniel Craig. L’acteur a déjà débuté une filmographie sous l’œil des plus grands, apparaissant dans Les Sentiers de la Perdition de Sam Mendes et le Munich de Steven Spielberg, il est cependant remarqué en dealer de cocaïne dans le Layer Cake de Mathhew Vaughn où son interprétation glaciale préfigure le Bond qu’il sera dans Casino Royale. Martin Campbell, qui avait déjà célébré en fanfare l’arrivée de Pierce Brosnan dans GoldenEye, est appelé à la mise en scène tandis que les scénaristes des précédents épisodes accueillent Paul Haggis, scénariste de trois grands Clint Eastwood qui apporte ici une noirceur bienvenue à l’intrigue.
Sentiments sur le tapis
Parce que Casino Royale tranche, dès son introduction avec les pétaradants débuts des précédents opus, et plus particulièrement ceux de Pierce Brosnan. Dans une scène tendue en noir et blanc, où James Bond est ici montré dans toute son implacable violence qui l’ont mené à décrocher le grade d’agent double. Le Bond de Daniel Craig est alors lancé : Personnalité froide et détachée, main armée assassine dénuée de sentiments, son James Bond sera ainsi à des années lumières de ses récents prédécesseurs, rejoignant ainsi plus l’incarnation plus détachée d’un Timothy Dalton. Dans un des premiers génériques dénué de formes féminines dénudées et volontiers plus accès sur des cartes comme révélateurs de personnalités troubles, Casino Royale donne ainsi le ton de la plus magistrale des manières.
Parce que ce vingt-et-unième opus se concentrera sur trois figures dénuées de sentiments et dévorées par leurs obsessions, il met en scène un fabuleux trio d’acteurs. Face à Daniel Craig, Mads Mikkelsen campe un Chiffre plus que convaincant accompagné d’une *Eva Gree*n qui tranche ici avec le mythe de la James-Bond Girl d’antan. Cette dernière sera ainsi bien plus qu’une romance, mais le véritable déclencheur d’une humanité refoulée d’un Bond qui l’avait gardée enterrée dans ses profondeurs. James Bond, Vesper Lynd et Le Chiffre paraissent ainsi comme trois figures de solitude qui s’affrontent sur une table de poker, ici mise en scène comme le véritable climax du film, où les personnalités trahissent enfin leurs failles.
Permis d’aimer
La M de Judi Dench trouve ainsi, à l’instar de la dirigeante froide des précédents opus, un rôle plus profond, ici montrée comme une véritable figure maternelle de l’enfant turbulent et indomptable qu’est le jeune James Bond. Ce dernier poussera ainsi sa personnalité d’arrogante tête brûlée jusque dans ses retranchements, notamment lors d’une impressionnante scène de poursuite qui se conclura en torture où les principaux attributs du personnages seront malmenés pour tenter de révéler une part d’humanité qui résidera dans les cris de Vesper Lynd. Parce que la part d’humanité que Bond a enfoui sera incarnée par Eva Green, la saga opte enfin pour étendre le personnage comme elle n’avait malheureusement su le faire que lors d’un seul opus, le mésestimé Au service secret de sa Majesté.
Parce que si l’on sait d’emblée comment Bond a pu décrocher le statut de double zéro et son permis de tuer, la question de son permis d’aimer est toute autre. Rarement évoqué que lors d’escapades sans lendemain, Casino Royale ose comme l’avait intelligemment fait le seul opus porté par Georges Lazenby, faire enfin dire à Bond je t’aime et ainsi montrer sa part de faiblesse soi-disant infaillible d’une personnalité froide et impénétrable. Daniel Craig et Eva Green peuvent alors convoler, même lors d’un bref moment de répit, d’un passé trouble qui aura finalementet fatalement raison de ses deux personnages. Parce que Casino Royale ne se contente pas d’ajouter une part de noirceur à James Bond mais qu’il bouche ainsi un creux béant dans sa personnalité, il demeure l’une des plus exaltantes et impressionnantes aventures de l’agent britannique. Parce qu’entre plusieurs ébouriffantes scènes d’action, le plus impressionnant n’est ici plus l’explosion de multiples véhicules mais d’un cœur qui jamais ne s’en relèvera.
Casino Royale se trouve ainsi être, en plus d’un véritable renouveau dans la saga, un opus important pour le personnage de James Bond. Travaillant enfin les creux laissés béants d’un personnage de son impitoyable noirceur jusqu’à l’apparition fugace d’une humanité enfouie, Casino Royale se délaisse des gadgets et des explosions pour filmer au plus près le trouble de personnages solitaires, dont les implosions intérieures se révèleront beaucoup plus impressionnantes que n’importe quelle pétaradante scène d’action. Au plus près des as de cœurs.
**Nos Focus sur Sean Connery, George Lazenby, Roger Moore, Timothy Dalton et Pierce Brosnan dans la peau de James Bond sont disponibles. Sinon, on a fait s’affronter Opération Tonnerre et Jamais plus Jamais dans notre premier Versus.**
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le 6 nov. 2020
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