Le bond, brut et truand

Quelle émotion de voir cette série se renouveler pour changer de cap et franchir le pas des effets spéciaux et gadgets en tout genre pour préférer un Bond plus vivant que jamais.

Ce reboot met surtout en avant un personnage torturé et plein de doutes malgré son apparente insensibilité qui ne fait d'ailleurs que cacher ces défauts. Fini le héro sans faille qui va de l'avant sans jamais se faire surprendre par l'ennemi sauf quand il s'agit d'une trahison. Le nouveau Bond est plus brut et ne fait pas dans la finesse, la classe hautaine n'est plus là non plus et laisse place à un personnage arrogant : "au checker ou à la cuillère ?" "Qu'est-ce que j'en ai à foutre ?"

Outre le fait que l'acteur principal se dévoile en nous exposant un personnage délicieux que Dalí ne manquerait de comparer à un oeuf, dur à l'extérieur mais tellement fragile, tous les premiers et seconds roles sont joués de façon à faire réllement vivre le personnage. On pourra constater des maladresses uniquement chez les personnages qui ne font pas plus de deux sènes.

En plus de retransmettre une nouvelle ambiance sublimée par les musiques de la série et des décors qui font rêver, le film se voit doté d'un scénario qui ne se contente plus de la fameuse ligne droite que l'on est habitué à voir dans la série. En plus de ne plus savoir à qui se fier, James ne connait pas non plus son véritable ennemi qui lui semble le connaitre. Qui est véritablement aux commandes ? Qui tire les ficelles de la machine infernale qui, outre le fait de corrompre le monde, détruit son coeur et son âme ?

Vous l'aurez compris, j'ai vraiment accroché au fait de ne plus voir 007 sauver le monde en l'espace d'un film mais en pleine recherche sur lui-même et tous ceux qui l'entourent. Un très bon moment qu'on ne pourra savourer qu'en faisant un effort de compréhension à la trame principale ce dont les précédents volets ne nous avaient pas habitués.