le 007 nouveau est arivé

Ca fait un moment que je me suis lancé dans la visualisation de tous les James Bond dans leur ordre de parution. C'est qu'il s'exprime quelque chose pour moi derrière une saga qui vieillit littéralement avec le cinéma et reste plus ou moins présente sur les écrans depuis Dr.no avec Sean Connery. Ce dont je veux parler ce n'est pas simplement sur une institution James Bonde qui a pu se mettre en place ainsi, mais sur ce qu'une saga de cette ampleur peut avoir de révélateur pour le cinéma lui même. Il y a quelque chose de fascinant à suivre tous les épisodes et goûter ainsi pour chacun à ce qui se faisait et pouvait plaire à son époque, du héros dragueur à la Connery au plus technologique à la Brosnan en passant par le plus action man à la Roger Moore. Un véritable test, donc, qu'est cette saga pourvoir ce qu'une époque peut offrir en terme de films d'action sinon d'espionnage et pourquoi pas de cinéma tout court.

Les films avec Daniel Craig arrivent ainsi à une époque où on recherche de la crédibilité à l'écran, de l'ambiance réaliste et sombre, violente même parfois et qui se veut appuyer là où ça fait mal.
Casino Royal relève tout ces paris en mettant en scène une histoire bien construite et même intelligente dans laquelle l'agent secret aura affaire à un véritable jeu de dupe et où les scènes d'action, moins nombreuses sans doute qu'auparavant, se veulent tout aussi époustouflantes sans être grotesque.
James Bond ne passe plus tout à fait au travers les balles, il encaisse les coups, il a mal. La relation avec son chef de service, de l'ordre du cabotinage plus qu'autre chose jusqu'alors, prend même des teintes de tensions. Si James Bond reste sûr de lui, il ne fait plus confiance aux autres et l'affiche clairement.

Le personnage central reflète ainsi à lui seul l'évolution même de la saga, le virage qu'elle entreprend avec ce nouvel épisode. Car, pour une fois, on peut pratiquement parler de reboot assumé. 007, donc, n'est plus qu'un simple héros charmeur un peu lisse, qui peut compter sur son intelligence et son charme pour parvenir à ses fins. Ici, on a même quelque chose d'un anti-héros qui se dessine, plus sombre donc, au sang chaud et qui n'hésite pas à laisser son tempérament parler s'il n'obtient pas ce qu'il veut.
J'ai vu deux ou trois scènes qui viennent presque revendiquer son évolution, ou plutôt son détachement avec ce qui était fait jusqu'alors. Des détails bien sûr mais des détails qui peuvent avoir leur importance.
Ceux qui auront vu l'essentiel des films de la franchise, comme moi, auront remarqué par exemple cet élément récurrent : James Bond qui commande une vodka Martini mélangée au shaker et non à la cuillère, il y insiste. Élément récurrent du premier Sean Connery jusqu'aux Pierce Brosnan compris. Ici un quand serveur demande au protagoniste comment il doit mélanger sa boisson - shaker ou cuillère, donc, ce dernier lui répond qu'il n'en a rien à foutre.

Des petits détails, comme celui-là, qui peuvent bien montrer une véritable volonté : celle de prendre un nouveau départ, de se détacher des précédent opus.

Ce film est donc clairement celui du renouveau pour la saga, celui qui veut se détacher des codes qu'elle gardait depuis des décennies. Le résultat est vraiment intéressant et le film vaut vraiment son succès.
Le seul véritable bémol pour moi aura été de m'ennuyer durant ces longues parties de Poker. Intéressant pour ce qu'elle nous montre des personnages, le principal inclus, et pour c terrain qui facilite le jeu de dupe entre joueurs, mais quand on n'est pas un grand joueur c'est un peu lourd malgré tout.