Un grand bordel fatiguant

On a du mal à trouver le sourire dans ce festival parodique rempli de stars bondiennes et non-bondiennes. La belle Ursula Andress d'abord qui fait son deuxième Bond après Dr No (1961) ; David Niven ensuite, que Ian Fleming avait toujours préconisé pour le rôle de James Bond dans l'adaptation de ses romans ; Peter Sellers, le fameux Docteur Folamour (1964) ; Orson Welles ; John Huston dans le rôle de M ; Woody Allen dans un rôle à la Louis de Funès ; et même une apparition de Jean-Paul Belmondo en gendarme à la fin... la liste ne s'arrête pas là. Les vedettes se bousculent au portillon. Et les réalisateurs aussi : on en compte cinq !

Et c'est bien là le problème ! Le film a dû être très amusant à réaliser mais ils ont oublié le spectateur en route. Le peu d'homogénéité fait penser à un film à sketches sans vraiment en être un. Ça part dans tous les sens et on a du mal à endurer le spectacle plus de quelques minutes. C'est daté, mais même par rapport aux films de l'époque, Casino Royale ne soutient pas la comparaison. Pas d'humour second degré à la Monty Python (1969), pas de facéties guignolesques à la Le gendarme de Saint-Tropez (1964) (et pourtant, la barre n'était pas mise très haut) pas de romantisme gaffeur comme dans Diamants sur canapé (1961). Un film qui s'en rapprocherait peut-être et qui est à peu près du même déplorable niveau est Johnny English (2003) avec Rowan Atkinson, protagoniste de la célèbre série M. Bean. Comme quoi, ce n'est pas uniquement une question d'époque ! Mais non, pour les satires de James Bond, on préfèrera Le coup du parapluie (1980) avec un Pierre Richard désopilant, voire Austin Powers (1997) pour rester en terre britannique.