Avant le Big Bang
Si la plupart ne connaît James Bond que par les 23 films produits par EON, il existe quelques exceptions. La première, et la plus ancienne, est ce Casino Royale de 1954. Présenté sous la forme d'un...
Par
le 9 sept. 2014
7 j'aime
1953: Ian Fleming donne naissance à James Bond 007, son héros célèbre dans le non moins célèbre roman Casino Royale. Source de l'ensemble des aventures de l'espion, il sera adapté 3 fois entre 1953 et 2006 et connaîtra de multiples variantes dans des réécritures d'épisodes des plus célèbres séries d'espionnage ou semi-espionnage comme Mission: impossible ou Le Saint (le pilote officieux d'Amicalement vôtre intitulé Le Roi des diamants).
1954: Hughes réalise pour la série Climax Casino Royale, un téléfilm en trois actes pour adapter le best-seller de l'année précédente. Cette adaptation, bien que disposant des droits du livre, sera rejetée par Ian Fleming.
Et pour cause!
Imaginez un James Bond américain faisant équipe avec Clarence Leiter, agent britannique pour affronter Le Chiffre aux cartes, Le Chiffre lui envoyant Miss Mathis pour le séduire. Bref, tentez de vous représenter un méli-mélo bondien où toutes les cartes - c'est le cas de le dire - sont mélangées à ne plus avoir d'ordre et où les spectaculaires attentats du livre - deux bulgares utilisent de faux appareils photo pour projeter des bombes sur lui - sont remplacés par une courte fusillade comique malgré elle - l'ennemi non identifié tire largement à côté et Bond se cache derrière une conne n'évitant que la peur, le mal ne pouvant lui être fait.
Rappelons que, dans le livre comme dans les autres adaptations, l'agent britannique James Bond joue au baccara contre Le Chiffre et est aidé dans sa mission par l'agent français Mathis et l'agent de la section S Vesper Lynd. Evidemment, le film n'a rien à voir.
Cependant, Peter Lorre, excellent acteur expressionniste (M le Maudit), ayant tourné avec les plus grands (pour Hitchcock dans de nombreux films et aux côtés d'Humphrey Bogart dans de nombreux autres, pour ne citer que cette partie de sa carrière) sauve totalement l'aspect bondien du film: il représente à ce jour la meilleure interprétation du terrible ennemi de 007, Le Chiffre. Plus proche que jamais du roman, à un ustensile près, il dépasse et Wells (1967) et Mikkelsen (2006) avec son air faussement contrit qui attire la haine du spectateur et sa violence suintante encore que contenue lors de la scène sordide d'interrogatoire dans une baignoire de l'une des chambre d'hôtel du film.
Le reste du casting dont on retiendra surtout Barry Nelson (Shining) alias Jimmy Bond, est excellent dans son interprétation rendant hommage plus au titre de la série Climax qu'au livre de Fleming.
L'ambiance est pesante, stressante, sombre à souhait et livre un sublime film d'espionnage à la façon des Bogart comme il y a peu. Cela, bien-sûr avec les moyens budgétaires télévisuels de l'époque.
Il faut donc y voir une lecture différente et originale de James Bond mais surtout un excellent film d'espionnage.
Ce n'est pas un James Bond, c'est son horrible défaut. C'est autre chose, c'est là sa grande qualité.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes C'est quoi ton nom déjà?, Bond, Presque Bond, Sagas et Les petits + des James Bond
Créée
le 2 oct. 2015
Critique lue 959 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Casino Royale
Si la plupart ne connaît James Bond que par les 23 films produits par EON, il existe quelques exceptions. La première, et la plus ancienne, est ce Casino Royale de 1954. Présenté sous la forme d'un...
Par
le 9 sept. 2014
7 j'aime
Première tentative d'adaptation de la création de Fleming, Casino Royale l'est par le biais d'une série nommée "Climax". Cette première apparition filmique de Bond n'est donc qu'un épisode en trois...
le 11 mars 2016
5 j'aime
Bien plus proche de l'oeuvre original, Casino Royale dure environ 50 minutes. On retourne loin en arrière puisque le film (en réalité télé-film) a été tourné en 1954, soit bientôt 60 ans. On sent...
Par
le 30 nov. 2011
4 j'aime
Du même critique
Nous connaissons tous, même de loin, les Lautner, Audiard et leur valse de vedettes habituelles. Tout univers a sa bible, son opus ultime, inégalable. On a longtemps retenu le film fou furieux qui...
Par
le 22 août 2014
43 j'aime
16
Full Metal Jacket est le fils raté, à mon sens, du Dr Folamour. Si je reste très mitigé quant à ce film, c'est surtout parce qu'il est indéniablement trop long. Trop long car son début est excellent;...
Par
le 5 déc. 2015
35 j'aime
2
On rit avec Molière des radins, des curés, des cocus, des hypocondriaques, des pédants et l'on rit car le grand Jean-Baptiste Poquelin raille des caractères, des personnes en particulier dont on ne...
Par
le 30 juin 2015
29 j'aime
10