Voilà un film qui n'a pas besoin de préciser "adapté d'un dessin animé japonais" sur son affiche pour qu'on s'en rende compte car Casshern, le film, est la caricature même de l'animé japonais. Des bad guys attifé n'importe comment, des couleurs criardes, des scènes d'action ponctués de ralenti dans lesquelles le héros prend la pause et des dialogues statiques de trois plombes se croyant philosophiques alors qu'ils ne font que brasser des évidences.
La recherche esthétique du film est assez particulière, très franche. Il y a des effets spéciaux partout, la caméra fait pleins de plans compliqués même si ça sert à rien, les décors sont baroques et la lumière noie tout cela dans des choix très agressifs et pour le moins envahissants.
Mais toutes les outrances visuelles du monde ne sauveront pas ce Casshern.
A force de tout le temps tricoter et re-tricoter les images de son film Kazuaki Kiriya détruit toute portée de ces dernières incapable qu'il est de prendre les bonnes décisions de mise en scène, l'outrance esthétique DOIT passer avant tout, que ça soit super lourd et inutile ne semble pas avoir d'importance pour lui. Seulement pour le spectateur ça en a une, et à force ça fatigue drôlement.
Ainsi le film est poussif au dernier degré et voir un mec en manteau rouge-perruque blanche débité lentement des âneries avec un sérieux ridicule n'aide pas à faire passer le temps agréablement.
2h22 très très longues, de la SF stylisée, très stylisée... trop stylisée qui tourne complètement à vide à force d'aborder 36 milles thèmes forts sans jamais oser les traiter, le message qui en ressort est aussi profond que "le mal, c'est pas bien" mais sauf que là il leur faut un quart d'heure à chaque fois pour en arriver à de telles conclusions.
Un bon gros ratage, on croirait voir le manga et la culture japonaise vu à travers les yeux de Éric Zemmour, Casshern c'est le film de SF nippon qui ne renonce devant aucun clichés et qui se complait à se vautrer dedans. Si tout cela ne faisait pas preuve d'un tel sérieux ça aurait presque pu être sympathique, mais là on a juste un mauvais sentaï bourré de pognon.