Castle freak, c’est une famille qui s’installe dans un château où vit un homme souffre-douleur qui a été réduit à l’état de chose pendant des dizaines d’années. C’est très bancal, mais un traitement respectueux de la créature parviendra à nous émouvoir (ou presque). L’histoire en elle-même est assez linéaire. Le monstre s’échappe, commence à s’intéresser à la fille aveugle de la famille en faisant preuve d’un caractère agressif mais frustré. Le film n’hésite pas d’ailleurs à illustrer la frustration sexuelle dans ce qu’elle a de pire, le monstre ayant été cruellement émasculé. Un tel jusqu’auboutisme, c’est suffisamment rare pour être souligné. Les cadavres commencent d’ailleurs vite à apparaître, et les soupçons se tournent naturellement vers le mari blessé (Jeffrey Combs, clairement le meilleur acteur de ce film, et un accoutumé du bis qu’on ne présente plus). Le jeu d’acteur est en revanche un point assez négatif, car si les psychologies sont assez simples à comprendre, les dialogues sonnent incroyablement faux, et un jeu un peu trop expressif de la mère et de la fille aveugle pourront agacer. Jeffrey Combs est en revanche inégal, moyen dans le jeu de son traumatisme et de sa vie familiale, mais bon dans la dernière partie du film. Les effets spéciaux, principalement les maquillages, sont en revanche très réussi, autant pour ce qui est des exécutions que le maquillage de la créature. Ce dernier point était nécessaire pour assurer une crédibilité au film et humaniser sa créature par les stigmates de sa souffrance, et la facture du film est plus que correcte à ce niveau.
Soulignons un dernier acte plutôt surprenant en terme d’enjeu, et relativement rythmé, les courses poursuites et le règlement de compte sur le toit étant d’une efficacité de bonne petite série B. En conclusion, malgré un jeu très approximatif, un pitch totalement bancal et une musique pas géniale, Castle Freak est un petit film d’horreur attachant car honnête, respectueux de son matériau et voulant nous donner une certaine immersion sentimentale dans une histoire de monstre. Pas encore irréprochable, mais tout de même attachant.