Ballou et le Lee ivre dans la jungle
Quatre ans avant de pousser la chansonnette dans "La kermesse de l'ouest", Lee Marvin interprétait un double rôle, qui allait lui valoir un oscar, dans cet autre western comique et musical, lui aussi sous-estimé (moins tout de même).
Concernant Lee, j'ai eu la confirmation qu'il y a deux curieux éléments récurrents chez lui, à savoir une coupe de cheveux parfois inqualifiable (après ça dans "Monte Walsh" : http://i77.servimg.com/u/f77/11/97/59/03/wayne158.jpg, on a ici ceci, et encore je vous ai épargné la couleur et on ne se rend pas compte à quel point c'est frisé mais il a une bonne tête de vainqueur pour rattraper : http://oi58.tinypic.com/110g4u1.jpg) et le fait d'être transporté dans des véhicules inhabituels (après le chariot et la baignoire de "La kermesse", un traineau tiré par un cheval, pas pour cause de blessure mais d'ébriété avancée).
Ah, l'ébriété ! Lee ça doit être l'acteur qui fait le mieux l'ivrogne, et ici cela donne lieu à ce qui est peut-être la scène la plus drôle du film : une course-poursuite à cheval entre un/une? posse (comment on traduirait en français ?) et un Lee complètement cuit qui a une manière très personnelle de chevaucher.
Tout le casting est délectable : Jane Fonda (http://oi62.tinypic.com/r6zklc.jpg), un pasteur ivrogne lui aussi, un neveu lubrique, un Indien éduqué, Arthur Hunnicutt en Butch Cassidy, sans oublier Nat King Cole accompagné de Stubby Kaye, qui parsèment le film de chansons absolument exquises.
Bon, sinon c'est l'histoire d'une institutrice fraîchement promue, suivie par deux petits bandits qui lui sont redevables, qui s'en revient au village où son père possède un ranch aujourd'hui menacé par un puissant notable. Chaque parti va engager un tueur... Mais bon, l'histoire... "Cat Ballou" c'est surtout une gourmandise de légèreté, de drôlerie et de parodie (de "L'homme des vallées perdues" notamment) qui se mange sans faim, particulièrement digeste par son rythme et sa très chouette BO.
Si j'utilisais la recommandation, je recommanderais. Sans la moindre retenue.
P.S : Il y a quelque chose de triste par rapport à Nat King Cole et ce western. Peut-être que vous savez déjà; si ce n'est pas le cas, ne cherchez pas forcément à savoir dès maintenant; attendez d'avoir vu le film. Ce qui ne saurait tarder...