À l’instar de l’âne Balthazar (Au hasard Balthazar, Robert Bresson, 1966) ou du chien Baxter (Baxter, Jérôme Boivin, 1989) on aborde chaque histoire, chaque personnage de Cat’s eye à travers les yeux d’un chat, qui sert ici davantage de prétexte introductif que de personnage à part entière. Il y aura trois histoires, sans lien entre elle, sinon la présence de ce chat. On est donc dans la pure tradition du film à sketchs. Sketchs horrifiques, donc, façon Creepshow (George Romero, 1982). Le premier (le meilleur) avec James Woods ressemble à un mélange entre du Cronenberg et du Jessua, dans lequel, pour tenter d’arrêter de fumer, un type entre dans un centre de désintoxication un peu radical, disons. Le second suit une vengeance d’adultère et se déroule sur la corniche étroite d’un building. Le dernier prend décor dans la chambre d’une petite fille (Drew Barrymore, trois ans après E.T) persécutée par un lutin, et il faudra être solide pour accepter de regarder le combat entre un chat et un troll. Les deux premiers sont issus du recueil Danse macabre de Stephen King. Le troisième sera écrit spécialement par King pour le film. Cat’s eye livrera à ce titre ses nombreuses références à l’auteur de Carrie : Rien que durant l’ouverture, le chat sera poursuivi par un St Bernard qui semble échappé de Cujo avant d’éviter la Plymouth Fury rouge de Christine. Plus tard, un personnage regardera Dead zone, un autre lira Simetierre. C’est une curiosité, inégale, kitch, largement dispensable.