Catacomba est un tout petit film à faible budget réalisé et imaginé par Lorenzo Lepori et Roberto Albanesi pour rendre hommage aux Fumetti (la bande dessinée italienne) et plus particulièrement aux BD carburant au gore et au sexe. La sincérité de l'hommage me semble toutefois passée un peu au second plan d'un évident désir de proposer un film trash et un rien provocateur.
Catacomba est un récit anthologique qui s'articule autour d'un personnage venu se faire coiffer dans l'espoir de se faire tout beau et de serrer sa petite amie. Dans la salle d'attente, avant que son tour ne vienne, le jeune homme lit un magazine de BD dont les quatre histoires prennent vit à l'écran.
Catacomba adopte un peu la mécanique d'un Creepshow avec des cases de bande dessinée qui prennent vit pour introduire plusieurs sketchs. Le film nous propose donc quatre petites histoires plus celle qui va servir de colonne vertébrale au long métrage le tout en 70 minutes. La toute première histoire intitulé Evil Tree va donner très vite le mauvais ton du film avec image vidéo un peu dégueulasse, des comédiens à la ramasse et intrigue squelettique servant de vague trame à un débordement assez gratuit de gore et de cul. Dans ce premier segment un auteur en mal d'inspiration s'en va donc taquiner la muse auprès d'un arbre maudit, il est très vite rejoint par deux femmes gothiques et adoratrices de Satan qui vont le torturer dans un pseudo rituel de messe noire. La séquence mélange allégrement gore et sexe explicite avec une fellation qui se poursuivra dans un flot de sang après la castration du malheureux dont on frottera la bite sur le front façon corne de licorne (mais en moins drôle). L'image brut, les effets spéciaux rudimentaire, la gratuité de ce qui se passe à l'écran, le manque de recul, tout concourt à donner la sensation de visionner ces petites vidéos crapoteuses tournée avec les pieds pour le simple plaisir de choquer son monde. Le second volet intitulé Alien Lover va adopter une approche un tout petit plus second degré avec une histoire de femme délaissée tombant amoureuse d'un Alien au plus grand désespoir de son mari. C'est toujours filmé avec autant d'amateurisme , toujours un peu crapoteux avec trois scènes de tentatives de viols en dix minutes mais le côté Z réussit plutôt bien à cette improbable histoire d'adultère extra terrestre.
Le troisième segment Una Messa Nera Per Paganini est d'assez loin le meilleur (disons le moins pire) de Catacomba ne serait ce parce qu'il fait passer l'écriture avant la gratuité de l'effet choc et offre une vraie histoire aux relents un peu gothique pas des plus désagréable. Il est ici question d'un jeune violoniste venu visiter la collection unique que détient un riche bourgeois concernant le violoniste Niccolo Paganini et dont il découvrira le sombre secret. Ici pas de gore outrancier, pas de cul gratuit, une certaine tenue dans la direction des acteurs, un vrai hommage à l'horreur à l'italienne le tout cautionner par la présence de Pascal Persianno déjà présent dans le Paganini Horror de 1989 réalisé par Luigi Cozzi. Puis le film retombe dans se pire travers avec La Machera Della Porte Rossa un dernier segment vaguement hommage au Masque de la mort Rouge qui combine suicide, nécrophilie, cannibalisme avec une nouvelle fois scène de fellation explicite et gros gore qui trash avec en guise de plat de résistance un corps découpé en deux en plein coït avec des effets de maquillages certes rudimentaires mais pour le coup diablement efficace. Le film baigne dans une ambiance mystérieuse et vaporeuse qui aurait pu faire son petit effet avec un minimum de travail de mise en scène et surtout de photographie. Histoire d'emballer le tout le film se termine lorsque notre client découvre qu'il n'est pas anodin d'aller se faire couper les cheveux chez un coiffeur qui s’appelle Le Démon des Cheveux
A moins d'être amateur de bandes vidéos trash et vaguement underground il n-y a pas grand chose à sauver de Catacomba à part le vague désir de rendre hommage aux fumetti et le signe que le cinéma de genre italien respire encore un peu. Pour le reste le meilleur du film reste son générique de fin avec des cases de BD en noir et blanc qui reprennent quelques scènes du film.