A-priori, found-footage potentiellement au-dessus de l’exécrable moyenne ; ce film américain va nous emmener dans les catacombes parisiennes, à la recherche d’un obscur trésor. L’imaginaire s’exalte sans attendre. Il fait bien, ça meublera cette séance résolument tiède. Passée une intro assez tendue, rien de frais au menu. Pendant longtemps, les aventuriers mobilisés par Scarlett (Perdita Weeks) n’auront qu’à gueuler, errer et paniquer, jusqu’à réaliser qu’ils ont tournés en rond.
Comme c’est légèrement exaspérant, les auteurs envoient quelques détails folkloriques. Ils font monter la pression à partir de signaux mal définis ou le passage de quelques épreuves (avec l’eau). Il y a bien une petite ambiance sépulcrale, forcément vu le décors, sinon c’est la misère habituelle. Le gang de paumés s’enfonce alors dans la gueule du loup ; initialement pour trouver un trésor, bientôt on ne sait trop pourquoi. Si excusez, pour épater la galerie. Droit dans l’exploitation sauvage, pourquoi pas !
Voilà l’entrée dans l’enfer (aux deux tiers) et nous pressentons qu’enfin c’est l’heure du sérieux. Or non, le spectateur va encore, comme de coutume, devoir s’exciter sur rien – ou se morfondre, c’est pareil, y allez blasé c’était bien plus malin. Il y a bien un revenant au milieu, ça occupe. Globalement c’est pas si mal, c’est même décent dans sa catégorie. Mais raison de plus : arrêtons ça. Tuons ce sous-genre ! Le found footage est déjà le patient malade de l’Horreur.
Alors oui, il y a les catacombes, c’est un superbe contexte surtout tant que les protagonistes restent éclairés (littéralement) ; et après ? Après rien ne suit, rien n’est foncièrement indigent, tout est simplement médiocre et conventionnel. Ballot dans un genre où la seule façon de sortir la tête haute est de se détacher du lot commun ; même l’horrible VHS 2 a une petite valeur supplémentaire grâce à son outrance, voir ses délires.
Au même rayon c’est bien plus chiant que The Baby sorti cette année, même si ça a plus de classe. Chronicle va continuer à dominer le genre, en tout cas pour cette période. Ceux aspirant à s’extasier avec des histoires de sous-sols maudits ou de lieux exigus étranges peuvent se tourner vers les courts de Svankmajer comme Dans la cave, ou même revenir à certains opus de Roger Corman (La chambre des tortures).
http://zogarok.wordpress.com/2014/12/14/catacombes/