Ouais...je l'avoue, j'ai aveuglément succombé à la superbe affiche de "Catacombes" : la Tour Eiffel sataniquement retournée comme un crucifix, ses talons ancrés dans un Champs de Mars morbides jonché de crânes humains, le tout dans des coloris sombres et violents qui me font instantanément penser à la grande Jeanne Mas bien plus qu'à ce monsieur Stendhal.
"Catacombes" (aka "As Above, So Below") est un énième found-footage qui permet de dissimuler les carences d'un réalisateur ou sa maladie de Parkinson. Procédé génial à l'origine et popularisé depuis par "The Blair Witch Project" en '99 (soit le film le plus rentable de l'histoire du cinoche) et sa cohorte d'ersatz horrifiques convaincants tels que "Rec.", "The Butcher" ou "Cloverfield" mais aussi de chapelets de merdes comme l'interminable série found-footage de gueule "Paranormal Activity".
Scarlett Marlowe est docteur en archéologie. On la découvre sous-terre, en scrède, en Iran à la recherche d'un écrit ancestral qui lui indiquerait l'emplacement de la pierre philosophale : une roche sensée changer tous les autres matériaux en or (même les couilles ?!) et procurer la vie éternelle...
Elle dégote fissa l'indice et en feuilletant la fameuse page A4 en pierre, elle apprend que son graal serait enfoui quelque part dans les intestins de Paname et que même Indy Jones y savait pas !
C'est son cul posé sur le site des Thermes de Cluny situé boulevard Saint-Michel face à Gibert Joseph que Doc Squelette étale son CV face caméra et nous dévoile son plan. Pour le mener à bien, elle recrute un de ses confrères ainsi qu'une grappe de locaux (Papillon, Souxie et Zed) qui parcourent les catacombes comme le prolo les couloirs du métro.
La poignée d'aventuriers pénètrent les fondements de la capitale par l'un de ses nombreux orifices et notamment ici dans le XIIIème arrondissement via un tunnel de la voie de chemin de fer désaffectée de la petite ceinture de Paris (Ah bon ? Par là, vraiment ?...).
6 millions de corps humains décharnés sont entassés dans les entrailles de la vieille Lutèce et provoquent cette odeur fétide et éternelle qui imbibe les quais du RER de Châtelet-Les-Halles.
Pendant plus d'une heure, l'expédition claustrophobique s'apparente à un train fantôme avec l'apparition au détour d'une galerie de la secte de celles qui marchent en cercle un cierge à la main et les miches à l'air, une sonnerie vintage de téléphone qui retentit, des apparitions furtives en pagaille, des râles, des cris, des glissades, des plongées dans le noir, des matières visqueuses...et 2-3 effets horrifiques ou numériques qui produisent leur petit effet de surprise (la Golf en feu, les corps qui jaillissent des murs...).
Malgré une fin qui manque de consistance et certainement de moyens, quelques incohérences scénaristiques deci-delà, des scènes de remplissage et un cadrage qui fout la gerbe plus d'une fois, la troupe de spéléologues d'outre-tombe s'en sort honnêtement niveau acting et permet de maintenir "Catacombes" hors de la fosse commune au fond de laquelle s'entasse la plupart des found-footage.