Toi, le fan de la cambrioleuse sexy qui fait les yeux doux à Batman, toi le fan du comics, tu seras perdu, mentalement violé par cette adaptation infidèle. Car Catwoman est l'un des rares films à n'être ni un navet ni un nanar mais tout simplement une erreur, une erreur de 100 millions de dollars... Qu'y-a-t-il donc de bien dans cette pseudo-adaptation attendue depuis des lustres ? Rien, le vide total, le néant abyssal. On espérait un spin-off de qualité, on n'a eu qu'une catastrophe filmique aux allures de litière saccagée.
Dès que l'on saisit la ringardise du scénario, on peut prendre en effet peur : exit Selina Kyle, Catwoman est désormais Patience Phillips, une timide dessinatrice afro-américaine dans une firme de produits de beauté qui, après s'être faite zigouiller par ses odieux patrons, devient une super-héroïne nulle en couture qui se fabrique un costume de carnaval pour aller frapper de méchants bandits machos à demi à poil pendant la nuit et qui décide de vaincre ses employés pas gentils du tout qui utilisent de la crème de beauté pour devenir invincibles...
Entretemps, notre héroïne aura le temps de draguer un flic moyennement beau gosse au cours d'une partie de basket clippesque pour attardés et de calmer un peu ses voisins qui font trop de bruit en sautant partout dans l'appartement avec une lance à incendie. Pourquoi appeler les flics quand on peut se la péter avec assurance ? Halle Berry campe donc une Catwoman splendidement aberrante, l'actrice récemment Oscarisée proposant un personnage ringard sans aucun lien avec le comics et/ou le personnage.
Elle va donc devoir affronter le cabotin Lambert Wilson et sa femme Sharon Stone qui espérait faire un énième retour en méchante blondasse machiavélique mais qui signe ici le rôle funeste de sa carrière. Ajoutons à tout cela des clichés à s'en cogner la tête contre les murs (notre héroïne n'est pas seulement timide et mal coiffée, elle a aussi des amis pitoyables comprenant une potiche et un gay obèse), des scènes d'action illisibles, des effets spéciaux dignes d'un vieux jeu vidéo et une succession de dialogues magiques de stupidité...
Un costume pseudo-SM illogique, une interprétation à la limite du supportable, une laideur visuelle constante et un rapport inexistant avec le comics qu'il adapte (l'intérêt reste une énigme) font donc de Catwoman la pire adaptation de comics jamais mise en scène et l'un des pires produits cinématographiques jamais conçus.