Ma critique étant écrite le lendemain de la disparition de Jean-Pierre Marielle, c'est en quelque sorte mon hommage envers cet immense acteur, dans une comédie romantique, genre où on ne le voyait pas souvent.
Il incarne un chroniqueur pour RTL, faisant juste les annonces, et en-dehors de ça, dixit lui-même, il s'emmerde. Sa femme l'a quitté, il lui doit des pensions en retard, il n'a qu'un seul ami de palier qui vient régulièrement le voir, ou l'embêter, bref c'est pas la joie. Comme il s'ennuie à mourir, il décide d'appeler au téléphone des personnes au hasard, jusqu'à tomber sur Annie Girardot, qui est ce qu'on appelle une vieille fille. Séduit par cette inconnue, il va s'inventer une vie qu'il n'a pas...
Écrit par Francis Veber, tournant autour du quiproquo, on pense aussi au Magnifique dans la vie ordinaire/vie rêvée du personnage principal, et c'est l'occasion pour Marielle de proposer un personnage un peu différent que la grande gueule qu'il sait faire avec talent. Là, on le découvre d'une grande tendresse et gaffeur, avec tout même un sublime Qu'est-ce que je m'emmerde en préambule du film comme lui seul pouvait le prononcer. Quant à Annie Girardot, je la trouve assez touchante en femme délaissée, mais qui tombe comme une bleue dans ce quiproquo, notamment dans une scène au restaurant où, Marielle l'ayant invitée sous un pseudo, se trompe de personne et en invite une autre à sa table. Alors que son interlocuteur mystère est à côté d'elle.
Mais il y a une scène qui tourne au gag qui est celle avec Michel Blanc jouant un policier un peu zélé, et dont je suis sûr que le fou-rire de l'actrice n'est pas feint.
Cela dit, ça reste un tout petit film, où l'image est d'une laideur absolue, et où les seconds rôles, Jacques François, Dominique Lavanant et Umban U'kset, le voisin de palier de Marielle, ne servent absolument à rien. Quant à la musique, il doit y avoir quelques minutes de composition signées Vladimir Cosma. Mais il n'y a pas de quoi se formaliser quand on parle de la mise en scène d'Edouard Molinaro...
Malgré la forme qui a de quoi rebuter, Cause toujours... tu m'intéresses permet de découvrir un coté moins connu de l'immense Jean-Pierre Marielle, mais on est d'accord sur le fait qu'il a fait mieux.