Edouard Molinaro, sur un scénario de Francis Veber, réalise un film tout simple mais pas sans saveur ni justesse. Le type du quadragénaire célibataire et solitaire en est le sujet, où l'on voit François Perrin (c'est Marielle qui reçoit cette fois le patronyme récurrent de Veber), modeste journaliste de radio, tuer le temps chez lui en passant des coups de fil au hasard. Une pharmacienne, Christine, veut bien donner suite.
Le duo Jean-Pierre Marielle-Annie Girardot fonctionne très bien et la composition douce-amère des deux comédiens est d'autant plus intéressante qu'on ne les a pas toujours vus dans des rôles intimes de ce genre. Dans l'expression de leur commune solitude affective comme dans les moments de comédie -initiés par le mensonge qu'a inventé François et dont il est désormais prisonnier- Girardot et Marielle trouvent un ton vrai et sincère. A l'instar d'une comédie feutrée où le réalisateur s'efface, où le scénario ne tombe jamais dans l'outrance. On découvre ou on retrouve ici la qualité des portraits de Veber, y compris dans les seconds rôles, telle que dans la relation de voisinage de François avec un locataire africain ou dans cette séquence avec Michel Blanc en agent de police.