La fidélité, Partie 2

Alors si je me souviens bien celui ci est sorti en troisième. Mais j'avais envie de privilégier le polar au drame, donc j'ai finalement opté pour ce désordre.

Dans cet épisode, le concept fonctionne mieux, mais c'est peut être aussi parce que ce film ci est plus à part des deux autres. En effet, les liens avec les autres films sont plus minces. Et c'est pas plus mal, peut être. Il y a quand même toujours cet envahissement, cette présence fantômatique des autres films qui peut gêner, car au fond, certaines séquences importantes dans Un couple épatant ne sont que détails futiles ici, et on aurait pu s'en passer si ce n'était pour le concept de la trilogie.

A part ça, le scénario en soi est sympa, Lucas Belvaux renoue avec son genre de prédilection : le thriller. On sent qu'il aime ça au travers des nombreuses références présentes dans le film ; à l'instar d'un Tarantino, il n'hésite pas à piquer des scènes à ses films/réalisateurs fétiches. Je trouve que ces passages sont les plus dynamiques de son film, et lorsqu'il tente de s'en sortir seul, il se montre moins efficace. Le vrai gros problème, je dirais, c'est que le film, globalement, manque de peps, malgré les bonnes idées qui y sont présentes. C'est sombre, c'est un univers chouette, mais on ne peut s'empêcher de trouver le temps long par moment tant il manque d'action dans certaines scènes. C'est surtout au début et à la fin que ça traîne, sans doute parce que les enjeux tardent à se préciser et que les digressions sont nombreuses. Ca reste tout de même une histoire très intéressante, mais ça manque de scènes fortes.

Sa caméra est toujours aussi épurée que pour 'un couple parfait', mais ça fonctionne mieux ici, même si l'on regrette parfois que la mise en scène ne prenne pas le relais lorsque le scénario faiblit. Le montage est intéressant par rapport au concept évidemment ; un détail passant presqu'inaperçu fera tiquer si et seulement si l'on a vu les autres films. C'est d'ailleurs râlant, car cette trilogie, il faudrait prendre le temps de la regarder deux fois d'affilée afin d'en relever toutes les subtilités. Enfin, le jeu d'acteur m'a peu convaincu. Faut dire que j'ai du mal avec ce type de jeu où le rire est proscrit. Ca me rappelle un peu Le pacha avec Jean Gabin, où tout le monde fait la gueule. Je trouve que ça sonne faux, et je préfère la nonchalance d'una cteur américain dans un film noir, plutôt que cette sévérité exagérée.

Bref, Cavale est un bon divertissement, mais souffre de quelques coups de mou au niveau du scénario ; le concept reste intéressant et surtout étouffe moins ce film ci qui du coup peut être mieux apprécié pour lu-même.