Voilà une descente que je n'aimerai pas monter à vélo

Descente mortelle a pour influence quelques grands films claustrophobes; de The Descent à des références à Délivrance, on sait que le film sera un conglomérat de références prémâchées et balancées à la gueule du spectateur, sans retenue aucune. Seulement, il était dur de se douter que le résultat serait si mauvais. Alors, ça tourne mal. Explications.

Le film s'ouvre sur des images clipesques montées sous coke, musicalement travaillées avec un soupçon de trop de redbull, voire même un trop plein de café directement injecté en intraveineuse. C'est laid, aveuglant par la puissance et la clarté des lumières présentes à l'écran, gerbant par l'aspect caméra à l'épaule beaucoup trop prononcé.

Comme la majeure partie des thrillers/films d'épouvante/gore/horreur n'ayant pas le budget faramineux des productions hollywoodiennes les plus modestes, Descente Mortelle (ou Cave, en VO) crée lui-même son handicap en cherchant la facilité plutôt que l'intelligence de jouer avec son manque de moyen pour nous offrir une réalisation humaine, viscérale, profondément glauque à la Saw premier du nom, chef-d'oeuvre mis au point avec 3 sous.

Beaucoup trop simple et simplet dans sa mise en scène, Descente mortelle pouvait encore se rattraper avec son écriture; d'autant plus que le principe ayant déjà été utilisé de différentes façons, une nouvelle pierre à l'édifice pouvait être apportée, un soupçon d'originalité inventé. Il ne sera malheureusement rien de tout cela, tant le film se perd en longueur dans sa première partie pour finir par tout bâcler dans son dernier acte, démonstration du déséquilibrage profond de son intrigue et du temps imparti à chacun des chapitres composant le scénario.

Beaucoup trop lent pour amener ses personnages et véritablement faire démarrer l'intrigue, Cave parvient cependant à développer leur psychologie et, surtout, les rend attachant. Même si leur mauvaise interprétation pourra les rendre soit insupportables, soit vides comme un mauvais protagoniste de n'importe quel film asylum, on gardera une certaine affection pour le couple, notamment.

Seulement, le film passe plus d'une heure à soigner son exposition, ne laissant plus qu'un pauvre petit quart d'heure pour le lancement et la résolution de son intrigue; c'est au final beaucoup trop maigre pour une intrigue qui pouvait être intéressante, mais tombe rapidement dans la caricature la plus insupportable des moeurs inavouables de l'homme.

Parce qu'au final, mis à part un triangle amoureux atrocement mal géré et résolu n'importe comment, le film ne sera qu'un ensemble de rien, de tout petit rien. Descente mortelle est un film profondément vide sans grand intérêt, une oeuvre qui passe trois plombes à vous faire miroiter des choses pour les régler en un pauvre petit quart d'heure, sans impact ni émotion, le tout plongé dans un noir plombant et démontrant le manque de talent flagrant d'un éclairagiste alors en pleine pause café/clope.

Laid, inutile et vide, mal joué et mal écrit, Cave se vautre du début à la fin, se croit intelligent quand il n'est qu'un agglomérat de stéréotypes poussifs et de répliques affreusement débiles. C'est une oeuvre cinématographique sans aucune cohérence ni pertinence, la mise en image de la diagonale du vide. C'est un film fait de rien, fait pour rien et pour personne. A rater à la télé.