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2 h 30 c’est la durée de la seconde œuvre cinématographique de Miguel Gomes : Ce cher mois d’août / Aquele querido mês de agosto (2008). 2 h 30 d’un maelstrom d’images et de sons qui nous plongent dans le sentiment commun qu’ont nombre de portugais la saudade, un patrimoine à lui seul. Ce sentiment se caractérise ici par une période, le mois d’août. La connotation des vacances, le retour au pays pour les émigrés aux milieux des bals populaire, des feux d’artifices, du folklore musical et des processions religieuses.
Ce cher mois d’août c’est l’histoire d’une équipe de tournage en Arganil qui tout du long de ces 2 h 30 nous font vivre des tranches de vie de la population locale. Miguel Gomes parvient à nous plonger et à nous faire ressurgir nos souvenirs de vacances. On se laisserait bercer par ces instants, ces pérégrinations quotidiennes encore et encore, sans fin. Á ce rythme l’œuvre de Miguel Gomes est même trop courte. Elle apporte un profond sentiment de bonheur et de nostalgie à mesure que les chansons populaires s’enchaînent et que les chroniques humaines se racontent.
Ce cher mois d’août fut présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, Cannes 2008. Comme souvent dans les films présentés à cette Quinzaine on dénote des œuvres vivantes, ingénieuses et novatrices. Le second long métrage de Miguel Gomes fait parti de cela. Tout d’abord, l’œuvre détone dans sa structure, elle se raconte entre fiction et réalité, passe de la comédie au mélodrame, l’équipe de tournage vagabonde dans l’Arganil estival et s’invite à la fiction, le groupe de musique (Estrelas do Alva) fictionnel va de ville en ville pour participer au bal populaire. Ici, tout se mélange dans une explosion musicale et d’une réalité-fictionnelle.
La réalisation de Miguel Gomes s’est étalée en 2006 et en 2007, un concours de circonstance, des problèmes de productions ont fait le film. Les aléas de la vie ont fait sa particularité. De ses problèmes, l’auteur a su les bonifier pour mettre en scène une œuvre emprunte de poésie, une poésie de la vie des mois d’août dans les paroles mais également dans les images. Ce cher mois d’août s’ouvre sur un renard dans un poulailler, Miguel Gomes semble conter une fable ancrée dans un imaginaire fait d’us et coutumes d’une région. Il nous invite à le suivre dans cette aventure heureuse bohémienne.
La narration de Ce cher mois d’août bouleverse les principes établit. La confrontation entre le réalisateur et le producteur en témoigne, l’histoire réel dans l’histoire fictionnelle et vice et versa. Les rituels, les témoignages, les chansons qui racontent l’existence des personnages comme un parallèle à eux, c’est aussi et avant tout un énorme travail de montage qui permet de mettre en place cette magie qui opère pour le plaisir des yeux et des oreilles mais surtout pour le plaisir nostalgique de recouvrer ses souvenirs d’enfance.
Ce cher mois d’août de Miguel Gomes c’est le manifeste de l’Amour et de la musique, d’une fiction s’orchestrant dans la réalité.