Un brin de logique fordienne :
Comment un homme se retrouve-t-il militaire pendant 50 ans et plus ? - Parce qu'il est extrêmement maladroit et que, contrairement aux employés, on ne retranche pas à un engagé le coût de la vaisselle cassée sur sa paye. Le voici donc passé de petit serveur à West Point à jeune cadet, le reste du film et son développement est affaire d'autres logiques de cet ordre sens dessus dessous (paradoxe savoureux dans le monde militaire et qui donne toute une vie et un équilibre aux personnages).
C'est aussi grâce à toutes sortes de trouvailles bien dosées - Martin empêtré dans une foule gants de boxes, avec un puis deux qui tombent au pied de Mary immobile - la distance et le temps donnés à la scène sont juste parfaits; le silence (imposée) à Mary jusqu'à ce que Martin lui impose un oui ou non, etc... - qu'on peut passer 2 heures et plus entre les murs et dans les jardins de West Point, l'endroit le moins accueillant qui soit pour un homme réfractaire au militaire et à ses horreurs véritables.
Lorsque la logique de Ford perd de son humanité et de son sens de la contradiction, du hasard heureux et du détail, la propagande pointe, mais on ne lui voit que le bout de son nez et pas longtemps.