Histoire viticole de Taille et de Bonde

Je n'avais pas vraiment envie de voir ce film. Mais le nom de Klapisch, (et les critiques globalement positives sur le site) m'ont finalement convaincu. La tonalité générale du dernier Klapisch est la mélancolie. Peu appuyée cependant, mais renforcée par des flashbacks nostalgiques discrets, où le père est présent aux côtés des enfants, et étayée par la justesse du jeu des acteurs Pio Marmaï, Ana Girardot et François Civil, elle se distille lentement le long du chemin que nous parcourons aux côtés de Jean, le fils aîné.


Cette fraternité qui les lia à jamais


L'histoire renvoie tout autant à la transmission (du savoir, de la passion) qu'à la séparation (définitive avec le père, temporaire avec l'épouse et le fils; douloureuse avec la maison, les terres de l'enfance sous la menace de frais de succession trop élevés). Le double sens du titre n'aura échappé à personne. Ce qui nous lie renvoie autant aux liens fraternels retrouvés qu'aux choses matérielles qui nous entravent. Comme disait l'ex-Beatles George Harrison, inspiré par le bouddhisme: "Ce n'est pas nous qui possédons nos biens matériels, ce sont les biens matériels qui nous possèdent."


Ma gnôle lia fort et vert


C'est donc à des choix difficiles que doivent faire face les deux frères et la sœur, tant dans le domaine de la vinification que dans le domaine privé. Ces choix entraîneront forcément une succession d'abandons, de pertes qui sont le passage quasi obligé vers l'âge adulte pour certains. Et ces renoncements font un écho douloureux aux nôtres. Ainsi la vigne de mes ancêtres a été arrachée, et depuis peu mon médecin me déconseille strictement le vin blanc. Vous comprendrez donc que j'ai été particulièrement sensible à cet aspect du film.


Ce cas me lia à Jordana, (Non, non, non)


Je vois que ma critique ne rend pas trop justice au film. La retranscription fidèle du travail de la vigne, les plans larges magnifiques sur les vignobles de Bourgogne, et je peux en parler d'autant mieux que ce n'est pas ma région, ainsi que la douce chanson du générique sont frappés du sceau de l'authenticité. Ce qui me lie à ce film est là.

Zolo31
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le 23 juin 2017

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Zolo31

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