Klapisch kaput
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Je crois n'avoir vu que quatre films de Klapisch, mais je les ai tous cordialement détestés, même et surtout ce fameux "Péril Jeune" qui semble émouvoir tant de gens plus jeunes et plus périlleux que moi. Pourquoi donc aller voir "Ce qui nous lie", alors ? Eh bien parce que ma famille est bourguignonne, et habite à quelques kilomètres des lieux où le film a été tourné, et que, assez logiquement, j'adore la région et le vin. La première partie du film, malgré une forme lourdement publicitaire - le financement par la Région, Cédric ? - a naturellement touché en moi la fibre locale et l'intérêt que je porte à l’œnologie. Je me serais bien passé de la "voix off" (bâillements...), des flash-backs tire-larmes (re-bâillements), mais enfin il y avait à l'écran la Bourgogne, les vendanges, les querelles entre voisins, le drame bien connu de la succession impossible, l'avidité des investisseurs locaux ou étrangers, les conflits entre vignerons, et le processus presque surnaturel et pourtant scientifique de l'élaboration du vin. Il y avait donc, même filmé avec le manque d'inspiration habituel de Klapisch, un peu de la vérité de la Bourgogne. Évidemment, ça s'est largement gâté ensuite, dans une seconde heure littéralement convenue et insupportable, qui m'a rappelé combien ce genre de cinéma consensuel, bien pensant, politiquement correct (oh, le "gag" de la Bretonne, oh, la déclaration écolo face au voisin qui "pesticide" à tout va,... n'en jetez plus !), et surtout horriblement stéréotypé fait honte à la véritable "tradition" cinématographique française. Pis encore, mal dirigé, obligé d'incarner un personnage incohérent et vivant une "histoire" que Klapisch ne prend même pas la peine de défendre, le pénible Pio Marmai transforme nombre de scènes en véritable torture pour le spectateur. Je suis sorti de là - j'étais justement dans un petit cinéma en Bourgogne - avec une gueule de bois typique de celles provoquées par les pires piquettes boostées aux sulfites. Ça m'apprendra à boire avec plus de discernement ! [Critique écrite en 2017]
Créée
le 2 juil. 2017
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