Memories of free estivals
Traquer les trajectoires d’une famille comme tant d’autres, confrontée au deuil précoce d’une jeune fille : une sœur, une fille, une amante. Mickhaël Hers s’attarde sur ceux qui restent, sur leur...
le 11 mai 2017
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Ce sentiment de l'été, c'est d'abord une rupture d'anévrisme, une faille douce au regard et brutale au coeur : en quelques plans, Mikhaël Hers plonge dans l'intimité de Sasha, avec délicatesse, brossant une vie grâce aux gestes qui la composent, du réveil alourdi à la mort subite, presque imperceptible, laissant spectateurs et personnages conjointement orphelins.
Dès lors, pour Lawrence et Zoé se cristallise une saison à part, comme hors du temps : un été foisonnant et léger, celui des promenades insouciantes et des jours à n'en plus finir, mais hanté d'un faux soleil caché sous l'horizon, sensible dans la fibrillation de la pellicule et toujours fidèle malgré les lieux et les années. Hers filme une étrange symphonie urbaine et estivale, où la caméra vient lier Berlin, Paris et New-York (voire Annecy) dans une même extension de parcs publics, de places en effervescence, d'affects (le deuil et la mélancolie) et où le monde globalisé trouve une nouvelle définition : distances et temporalités abolies par les douleurs et par les joies ; autrement dit, les êtres en pensée occupent les territoires, font fleurir les paysages et rougir les solstices. A la manière des enfants, le film cultive la croyance en ce cycle éternel : Lawrence fasciné par les polaroïds de Sasha n'est pas très différent du petit Niels qui, avec une énergie folle, tente de capturer l'ombre de sa mère.
Lentement pourtant, le film finit par nuancer son ostinato et détacher les virtualités : dans la collure se cachent hivers, printemps, automnes et l'écoulement du temps reprend, malgré tout, le dessus.
Juste assez pour mesurer les effets magiques de son passage ainsi que la beauté subtile de ce sentiment de l'été dont on retiendra la vibration constante et le rayonnement de ses acteurs, Anders Danielsen Lie et Judith Chemla en tête.
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Créée
le 19 févr. 2016
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