Memories of free estivals
Traquer les trajectoires d’une famille comme tant d’autres, confrontée au deuil précoce d’une jeune fille : une sœur, une fille, une amante. Mickhaël Hers s’attarde sur ceux qui restent, sur leur...
le 11 mai 2017
26 j'aime
Cela commence par une balade estivale, matinale, que l'on voudrait voir durer toujours et qui à elle seule pourrait résumer le film ; on est proche du rêve de l'été idéalisé qu'un tragique vient brutalement ramener au réel. Le présent nous rattrape, la balade se fait désespérée, et sera longue, très longue. Commence alors le voyage sur trois ans de ces personnages meurtris qui pourraient bien être nous, ou tout du moins nos amis.
C'est bien un sentiment. Si l'ensemble paraît bavard, sans grande consistance, c'est pourtant bien l'émotion qui prime. La parole (proche d'un Her où la communication, à défaut d'être tactile, se résumait à de réguliers "Ca va ?" ou "Je suis content(e) de t'avoir parlé."),accompagnée de rires, de pleurs, toutes ces choses qui ensoleillent la banalité, tout cela ce n'est pas l'important.
Des bouches il ne faut pas entendre les paroles, insipides, belles dans leurs simplicité, mais bien faibles scénaristiquement, mais voir les sourires qui se dessinent ou les larmes qui coulent dessus.
Tout se dit au mieux lorsque rien ne se dit.
C'est pourquoi à une longue scène maladroite, sonnant faux, où notre héros retrouve son meilleur ami bavard et pseudo-philosophe à New-York, ville du troisième et dernier été, on préférera cette belle soirée sur les toits de la ville où tout se terminera (ou bien où tout recommence, à vous de voir) qui se résume à des regards échangés, des baisers, des câlins, des sourires et des caresses.
Le film donne une place majeure et sublime à la synesthésie qu'il veut personnage principal. On ressent la douceur d'une peau éclairée par un timide soleil matinal, on entend les oiseaux sifflotant dans les arbres, et on se laisse porter par une image au grain si délicat qu'il sublime n'importe quel paysages et fait d'un éclairage quelconque un aplat de couleur pictural.
On pourrait s'y abandonner des heures, se lover dans la douceur nocturne de ces étés torrides dont le réalisateur, par la justesse de son image et celle de ses comédiens, ne tire que les moments magiques, même s'il faut en passer par de tragiques épreuves dont il ne limite jamais l'impact.
Et l'on en revient au début ; on pourrait se suffire à cette scène d'ouverture tant tout y est dit avec délicatesse et tant l'ultime scène, que l'affiche dévoile, prouve que l'histoire continue, ne s'arrête ici que parce qu'il faut bien s'arrêter quelque part, et pourraitcontinuer encore longtemps.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Journal de bord cinéphile de l'année 2016, Les meilleurs films de 2016, Les meilleurs films français de 2016, Bobos je vous aime et Les meilleurs films se déroulant en été
Créée
le 4 avr. 2016
Critique lue 228 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Ce sentiment de l'été
Traquer les trajectoires d’une famille comme tant d’autres, confrontée au deuil précoce d’une jeune fille : une sœur, une fille, une amante. Mickhaël Hers s’attarde sur ceux qui restent, sur leur...
le 11 mai 2017
26 j'aime
Ce sentiment de l'été c'est le ciel bleu et l'herbe verte, c'est les enfants qui jouent dans les fontaines et les adultes qui paressent le long des trottoirs, c'est la douce musique des pneus de vélo...
Par
le 20 févr. 2016
24 j'aime
3
La perte d'un être cher, provoque un sentiment de douleur qui paraît insurmontable et engendre une période très difficile à surpasser. Ce sentiment de l'été, c'est l'histoire de Zoé et Lawrence qui,...
Par
le 8 mars 2016
9 j'aime
Du même critique
Il y a au départ la petite histoire qui donne son origine cocasse au film : la rencontre, tumultueuse pour le moins, de François Ruffin avec Sarah Saldmann, chroniqueuse sans grande finesse du...
le 2 oct. 2024
19 j'aime
La Nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé est probablement l'œuvre la plus dure et la plus mure de Xavier Dolan, construite comme une compilation presque étouffante de tous ses thèmes, de toutes...
le 21 févr. 2023
19 j'aime
2
Film emblématique d'une génération, The Blues Brothers n'a pas réussi à me convaincre. En tous cas pas totalement. Certes je n'ai pas passé un mauvais moment, j'ai même ri franchement à certains...
le 29 déc. 2015
18 j'aime