J’ai — par un heureux hasard — mis la main sur ce « Cécilia», film érotique méconnu du maître incontesté du bis ibérique, j’ai nommé l’inénarrable Jess Franco, sous la tutelle de la légendaire firme Eurociné (une fierté nationale !) Le film est officiellement réalisé par un certain Olivier Mathot, mais ce dernier ne tourna que des scènes additionnelles, Franco quant à lui, qui n’est pas crédité en tant que réalisateur (uniquement en tant que scénariste), a bel et bien tourné en majorité cette bobine. Sans même chercher confirmation sur IMDB, son style est reconnaissable entre mille, entre autre grâce au fameux combo: zoom — flou — musique jazzy.
Si « Cécilia » est un film érotique assez banal, le point de départ de son « scénario » est franchement d’un goût douteux, comme le démontre son synopsis… Effectivement, une femme violée (dont le consentement survient au moment de l’excitation) est le déclenchement d’une passion sexuelle revigoré avec son mari diplomate. Nul n’a besoin d’être en communion avec le féminisme pour trouver le parti-pris complètement abject. Malheureusement, le déroulement de « l’histoire » ne donne pas tort au postulat de départ. On est très loin d’un « Crimes dans l’extase » en matière de propos.
Mis à part ça, la Cécilia est nue littéralement tout le film, qu’elle soit chez elle ou à errer dans les bois, chez des amis ou à l’arrière de sa voiture avec chauffeur, madame n’a que faire d’une garde-robe. Durant les 105 minutes du film, on suit les pérégrinations sexuelles de ce couple cherchant à retrouver leur passion d’antan par l’échangisme constant. Comme dit précédemment, on retrouve l’identité visuelle et musicale de Jess Franco, cette manière de filmer les scènes de sexe, le thème musical minimaliste.
Je me suis surpris — malgré tout — à suivre tout ça sans ennui, ce qui n’était pas gagné étant donné la durée du métrage et le néant scénaristique qui l’accompagne. Les amateurs du réalisateur seront sûrement ravis de découvrir ce « Cécilia » malgré un message de fond clairement douteux.