Cellar door
4.6
Cellar door

Film de Vaughn Stein (2024)

Thriller vaguement teinté de mystère aux faux airs de téléfilm un peu amélioré, propre et compétent mais aussi franchement trop lisse pour réellement retenir l'attention recherchée. Tout à fait un produit neutre, écrit et exécuté avec soin et sérieux mais sans relief ni personnalité. La montée en tension tient debout tout en ne passionnant jamais. Une mise en place carrée, des personnages troubles voire doubles, une intrigue bien irriguée, une belle et immense demeure (néo-Renaissance ! apprécions la précision) propice à cacher d'inavouables secrets : tout y est et pourtant, c'est exactement comme si tout manquait. Ça doit être frustrant de s'échiner à tout bien faire sans jamais se sentir la liberté de sortir un instant du cadre. Voilà le résultat : un film aseptisé, vite vu (sans déplaisir ni vif intérêt), vite assimilé, vite oublié.


Ils étaient pourtant contents, John et Sera, de pouvoir s'installer dans cette imposante bâtisse isolée des assauts de la ville pour envisager d'y commencer une nouvelle vie, peut-être même d'y fonder enfin un foyer après plusieurs échecs dans ce sens. Oh oui, ils étaient remplis d'espoir et de gratitude envers Emmett, énigmatique propriétaire des lieux frappé de la riche idée de leur proposer de leur léguer son bien à la seule et unique condition de ne jamais ouvrir la porte de la cave. À partir de ce moment, ne sachant pas précisément où j'avais mis les pieds, je dois avouer que je m'attendais avec confiance à une bascule progressive mais inévitable dans l'horreur ou du moins la perte de repères avec la réalité dépassant le simple schéma psychologique... mais que nenni. Privilégiant la voie de la sobriété et de l'angoisse mesurée, Stein se concentre alors sur une réflexion assez pragmatique sur le poids du mensonge ou les conséquences de nos sombres actes, de nos tristes choix, agrémentée d'une timide symbolique faustienne. Aucun détour vers l'irrationnel (enfin, question de point de vue) ou le surnaturel, Stein n'outrepasse pas les limites du drame sous pression aussi consciencieux que conventionnel.

J'aurais apprécié une petite sortie de route à un moment et que cette fameuse porte renfermât d'autres révélations plus incisives mais ce monsieur Stein que je ne connaissais encore pas semble un être ce qu'il y a de plus raisonnable... Il faudra s'en contenter.

Sachenka
5
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le 5 déc. 2024

Critique lue 455 fois

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