Celui par qui le scandale arrive par Julien Chesneau

Constituant indéniablement une réflexion sur les valeurs parentales, ''Home from the hill'' présente la perversité et les vices, indissociables de l'humanité, tout en soulignant leurs conséquences. Du cadre formé par la famille bourgeoise autour de laquelle s'articule l'histoire, il ne transparait plus que les lambeaux d'un bonheur révolu. Le père présenté comme infidèle et manipulateur, souille l'honneur de sa famille tout en affichant une profonde aversion envers tous les siens. De son coté, la mère s'approprie l'exclusivité de l'éducation de son fils et le surprotège. C'est dans cette ambiance délétère que Théron, adolescent jusqu'ici bloqué à l'enfance, va se retrouvé projeté vers l'âge adulte avec comme seuls modèles les déchirements de la cellule familial.

La vie nous est alors présentée comme une joute perpétuelle nous opposant à la cruauté du monde, mais surtout à nos propres démons. En effet, la transition menant le jeune Théron à la maturité est symbolisée dans ce film par une partie de chasse épique durant laquelle il devra affronter ses propres faiblesses en se mesurant à un sanglier particulièrement féroce.

Par ailleurs, Vincente Minnelli semble vouloir nous révéler que la nature farouche de l'homme se révèle dans la solitude. Les principaux protagonistes de ce film, isolés à causes de leur incapacité de se comprendre entre eux, se révèlent alors lunatiques, égoïste, tyranniques, méprisant, peureux... Pourtant ceci n'est qu'une facette dissimulant le découragement qui accompagne un réel désir de bonheur et d'amour.

Pour finir, "Home from the hill" tangue opiniâtrement entre optimisme et pessimisme. En effet, le réalisateur semble jouer un jeu cruel en insufflant à plusieurs reprises une lueur d'espoir à ses protagonistes, afin de la balayer l'instant d'après comme on soufflerait sur la mèche d'une bougie salvatrice. La promesse fugace d'une fin heureuse aboutira à un nouvel échec, car la réconciliation inespérée des parents sera aussitôt éclipsée par l'assassinat du père, plongeant inexorablement l'ensemble des personnages dans un nouvel abîme.
Dilettante
8
Écrit par

Créée

le 19 sept. 2011

Critique lue 623 fois

8 j'aime

5 commentaires

Julien Chesneau

Écrit par

Critique lue 623 fois

8
5

D'autres avis sur Celui par qui le scandale arrive

Celui par qui le scandale arrive
Ugly
8

Mélo flamboyant

Je viens de revoir en replay avec un grand plaisir ce mélodrame d'une grande valeur que j'avais noté de mémoire, et je conserve ma note, pourtant j'étais assez jeune quand je l'avais vu la première...

Par

le 20 déc. 2019

23 j'aime

12

Celui par qui le scandale arrive
Dilettante
8

Critique de Celui par qui le scandale arrive par Julien Chesneau

Constituant indéniablement une réflexion sur les valeurs parentales, ''Home from the hill'' présente la perversité et les vices, indissociables de l'humanité, tout en soulignant leurs conséquences...

le 19 sept. 2011

8 j'aime

5

Celui par qui le scandale arrive
AMCHI
7

Critique de Celui par qui le scandale arrive par AMCHI

Celui par qui le scandale arrive est un beau mélodrame hollywoodien tournant autour de ce qui faisait scandale à une époque (bien que dans les petites villes cela n'a pas énormément changé)...

le 12 déc. 2016

6 j'aime

5

Du même critique

Flash ou le grand voyage
Dilettante
5

Critique de Flash ou le grand voyage par Julien Chesneau

Ce livre propose un témoignage sur l'univers de la drogue qui nous emmènera jusqu'à Katmandou, la terre promise de la drogue pour de nombreux hippies. La description des effets est relativement...

le 21 sept. 2011

11 j'aime

1

Voyage à Tokyo
Dilettante
8

Critique de Voyage à Tokyo par Julien Chesneau

Dans cette oeuvre, Yasujiro Ozu film comme on peindrait un tableau... Il est en ce sens à contre-courants de son compatriote Akira Kurosawa. C'est la première chose qui saute au yeux. A l'inverse de...

le 21 sept. 2011

9 j'aime

5

Monde de gloire
Dilettante
9

court métrage, mais GRAND MOMENT DE CINEMA

Dés les premiers instants, le ton est donné - Couleurs ternes, silence prolongé et scènes longilignes - engendrant des séquences affreusement insipides. Cependant, la première image que l'on a est...

le 20 sept. 2011

9 j'aime

1