Le sommeil d'or
Cemetery of Splendour s’inscrit dans la prolongation de l’œuvre de Weerasethakul. Continuité thématique, on y parle encore de maladie, d’hôpitaux, de croyances religieuses, de confrontation...
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le 31 mai 2015
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Cemetery of Splendour semble, à première vue, être une œuvre engagée et profonde. L’essence de ce merveilleux film devient finalement cohérente dans la mythique scène de défécation, qui le représente plutôt bien.
Le palmé Weerasethakul (par Tim Burton quand même, pour son réussi Oncle Boonmee) a cette fois mijoté un plat fade, sans assaisonnement et dont la fixité cinématographique des plans (on ne notera que trois mouvements de caméra dans un film de deux heures) peut vaguement rappeler aux « snobobos » intellectuels que Cemetery of Splendour se révèle être « une satire politique à visage placide ». Cette séance d’hypnose, loin de se cacher d’être une sorte de néant scénaristique, fait divaguer l’esprit jusqu’à ce qu’il trouve le sommeil et qui n’a pas les qualités d’un film contemplatif, faute de scènes longues, inutiles et d’environnement qui, passé l’indéniable charme exotique, n’a plus rien d’extraordinaire. Serions-nous capable d’imaginer un succès si ce film se déroulait en France ? L’unique qualité de Cemetery of Splendour, c’est-à-dire sa (maigre) magie des paysages, s’évanouirait d’un seul coup.
Or, ce qu’on pourrait appeler une « narration efficace » doit surtout se baser sur quelque chose d’intelligible. Une métaphore n’est pas difficile à trouver mais suggérer des idées et un discours devient rapidement plus complexe, surtout quand le film est servi par un casting froid et exaspérant par l’ennui soudain qu’il provoque.
Tout cela est bel et bien dommage : les premières images de Cemetery of Splendour sont très captivantes, jusqu’à ce que l’on se rende compte que ça restera toujours aussi fixe, trop long, trop lent et vide de sens comme d’intérêts ; c’est-à-dire à cette gênante scène dans la forêt, qui est programmatique de la suite du film.
Créée
le 6 sept. 2016
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