Oh, quelle surprise, un nouvel archétype de suite idiote et stérile de chez Disney ! Cette fois, on constate que les scénaristes avaient visiblement la flemme de concevoir un scénario crédible et intéressant, puisqu'ils nous ont pondu trois histoires "drôles et émouvantes" selon la bande-annonce, complètement cucul et dégoulinantes de guimauve en plus de véhiculer des morales à deux balles dans la réalité.
La première raconte donc comment Cendrillon parvient, non sans difficultés, à se faire une place au palais, à rabattre son caquet à Prudence l'intendante coincée, à créer une ambiance de ouf pour faire la teuf dans le château et à envoyer des invitations pour un banquet aux quatre coins du pays, et tout ça... en seulement deux jours ! Eh ouais, elle est trop forte, la p'tite princesse. Pis à la fin, tout le monde sautille et danse, le roi cyclothymique sourit aussitôt après s'être mis en colère, et le couple pas du tout stéréotypé formé par le majordome et l'intendante danse le tango. Et c'est là qu'arrivent les répliques finales entre Cendrillon et le prince, attention ça envoie du lourd :
"Un jour je réussirai à être une vraie princesse !"
"Mais tu es déjà une vraie princesse."
Yeah man.
Morale à deux balles de l'histoire : il faut toujours rester soi-même. Gné.
Le héros de la deuxième histoire est Jaq la souris, qui veut se transformer en homme pour être utile à Cendrillon. En même temps, si quelqu'un sait en quoi une souris peut être utile, je suis toute ouïe. Marraine la bonne fée le transforme donc en humain. Bon, jusque-là, tout va bien.
Hein ? Mais attendez, c'est quoi ce cirque... JAQ EN HUMAIN ?! Non non non, décidément, peu importe la raison, ça ne se peut PAS. Point.
'Fin bref, après s'être fait courser par la terrrrrrrrrible chatte Pom-Pom — euh... une chatte mangeuse d'humains ? —, Jaq change subitement d'avis, se fait retransformer en souris par la fée, qui a visiblement de gros problèmes de mémoire étant donné qu'elle ne se souvient pas de la formule qu'elle emploie à chaque sort — mais vraiment —, et fait peur à un pauvre éléphant. Tout le monde saute de joie. Et l'horrible cavalière de Jaq disparaît enfin (!) de l'intrigue.
Morale à deux balles de l'histoire : il faut s'accepter tel que l'on est. Très édifiant.
Enfin, la troisième et dernière histoire nous montre comment Anastasie, la méchante rouquine du premier film, tombe amoureuse — que c'est meugnon ! — d'un boulanger. Manque de chance, mademoiselle se tape la honte de sa vie en se prenant un coup de sabot dans le derche et s'enfuit comme une conne alors que monsieur voulait l'aider. Heureusement, Super Cendrillon arrive, emmène Anastasie au palais et lui fait un putain de relooking de la mort qui tue, pendant que les Super Souris font la même chose à cet abruti de Lucifer, qui veut séduire Pom-Pom. Plus tard, après avoir offert à sa donzelle un écœurant bouquet de poissons et avoir tenté de choper les rongeurs dans une course-poursuite d'une idiotie affligeante, ce diable de chat... se prend un rateau. Voilà. Pendant ce temps, Anastasie va offrir des fleurs au boulanger — euh... —, mais, malheur ! Elle le voit discuter avec une autre femme ! Et au lieu d'aller demander des explications, c't'andouille s'enfuit encore une fois. Mais encore une fois, Super Cendrillon arrive et résout le problème en deux temps trois mouvements, c'est génial. Mais que vois-je ? La méchante belle-mère et son autre fille, qui viennent foutre la merde ! Toutefois, dans un sublime élan de courage, Anastasie les envoie balader, c'est merveilleux !
Morale à deux balles de l'histoire : les apparences ne comptent pas. Ben voyons, on l'a entendu combien de fois, ça ?
Pour finir, lors de la dernière scène, les souris apportent à Cendrillon le livre qu'elles ont fabriqué avec ces maudites histoires, tout en chantant une reprise ignoble de "Bibbidi-Bobbidi-Boo" de leurs affreuses petites voix de Chipmunks. Quand la princesse reçoit le livre, elle se met à le lire... alors qu'il n'y a que des images dedans ! Je vous disais bien qu'elle était forte.
Et voilà à peu près de quoi est constituée cette fabuleuse suite. Je ne parlerai pas des couleurs criardes, de l'animation bâclée, des doubleurs français qui surjouent ni de la BO brillamment ratée — en particulier la chanson du générique de fin, "Osez ses rêves", par Lorie — ; j'estime en avoir dit suffisamment.
Une seule morale (une vraie, cette fois) : quand vous voyez des suites comme ça, qui ressemblent à un rassemblement de trois épisodes d'un projet de série télé abandonné, fuyez.