Cinderella swap

Cendrillon, mais avec Jerry Lewis qui joue le pauvre sire, Fada. L'odieuse belle-mère est toujours présente, brimant le trop gentil Fada. Les acariâtres demi-sœurs sont remplacées par des jeunes hommes pédants et plus de prince charmant, mais une princesse, évidemment, tout aussi charmante, jouée par Anna Maria Alberghetti. La bonne fée est un homme qui tient plus du lutin malicieux, interprété par un Ed Wynn plus vrai que nature.

La transposition de l'univers de Cendrillon dans l'univers huppé et prétentieux des États-Unis fonctionne admirablement bien, avec un Jerry Lewis, tout en maladresse, et donc qui ne peut que secouer cet entre-soi hautain. La scène du dîner, avec cette table gigantesque, illustre ce contraste.

Malgré son histoire d'amour un peu légère, et le caractère effacé de Fada, on se laisse guider avec un certain sourire, entre les différentes péripéties qu'il subit et les quelques gags qui en ressortent, certains de bonne facture. Mais quand Fada éclate de sa nouvelle prestance grâce à son parrain magicien, il livre un numéro dansant captivant. Les prémisses de Dr Jerry et Mister Love sont là : Jerry Lewis sait faire le pitre, mais ne le sous-estimez pas, il a d'autres facettes.

De manière involontaire, ce film est responsable de l’existence du Dingue du palace, l'un des meilleurs films du comique. Jerry Lewis voulait sortir Cinderfella (son titre original) en hiver, pour les fêtes, alors que les producteurs voulaient un film pour l'été. Notre ami écrit, produisit et réalisa le Dingue du palace pour les satisfaire. Merci à eux.