Voilà une singulière et sotte comédie. Faut-il s'en étonner? Le film est un nanar à double titre: il est la rencontre entre le cinéaste Jean Boyer, grand pourvoyeur de navets, et une émission radiophonique populaire de l'époque, "Cent francs par seconde", jeu de culture générale (co-crée par Pierre Bellemare) agrémenté de gages et de règles stupides devant un public conquis.
Candidat récurrent et malheureux à ce jeu d'une autre âge -animé par une sorte de Jean Nohain de la Radio, Jean-Jacques Vital, auteur du scénario- le prénommé Fernand (Henri Génès) compte utiliser un fakir voyant pour répondre aux questions sans faillir. Un quiproquo et quelques incidents plus loin et Jean Boyer filme un jeu-marathon dans un théâtre qui se trouve être le décor principal de sa comédie.
Le générique du film l'annonce explicitement: il s'agit d'une farce; on la reconnait à ces rebondissements improbables et à ses personnages pas futés, qui ne comprennent généralement rien à rien, de telle façon que l'intrigue peut continuer de se développer malgré d'invraisemblables péripéties. C'est une curiosité à voir, ne serait-ce que pour la bonne humeur désarmante qui en émane.