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Verneuil et Audiard, avec les potos Blier, Ventura et Bébel, c’est d’habitude l’assurance d’un combo gagnant. Surtout quand la p’tite troupe se paye le luxe d’un voyage en terres exotiques sous prétexte d’un western en gros-cul qui remplace les garçons vachers par des as du cerceau. Le chaland est plein d’espoir, mais il va déchanter fissa quand il se rendra compte de la misogynie larvée sur toute la péloche. J’me rends bien compte que le cru a toujours été le tout venant du corpus de ces messieurs, mais là on franchit un cap qui m’fait douter.
Je m’vois mal zieuter l’ensemble avec Madame sans qu’elle me prenne l’oreille, et de façon justifiée qui plus est! A tout va on bave sur le beau sexe à coup de “salope”, et autres quolibets peu gracieux, sans autre raison que de dispensablement signifier la tendance prolo et basse du front des larrons. Si encore on essayait pas de nous les faire passer pour de sympathiques et joyeux drilles… Ce sont des beaufs traîtreux dont la prestance toute naturelle et la gouaille joviale ne suffiront pas à ce que l’homme du vingt et unième que je suis soit prêt à prendre un pernichot en leur compagnie.
C’est d’ailleurs vraiment le fond qui met le bousin dans la béchamel, parce que sur la forme, c’est vraiment pas craspec. Les panos ont de la gueule, les camtar sont de belles bêtes filant dans le désert et devant une caméra judicieusement placée pour qu’on ait des relents de Salaire de la Peur, et les acteurs réjouissent malgré l’injure de leurs dialogues.
Quitte à s’abreuver d’une verve fleurie alla Audiard, d’une vieille poire de chez Verneuil ou d’un Belmondo grand cru, y s’rait ptêt plus judicieux de s’ouvrir Un Singe en Hiver, bien plus racé. On s’y salit moins les guêtres.
Bonus:
En compagnie des hommes - 14 minutes
Claude Pinoteau, assistant réal sur le film, parle longuement de l’ambiance sur le tournage en compagnie de ces vieux briscards, copains à la ville, qui n’hésitaient pas à sortir la bouteille entre deux prises. Il ne manquera pas de souligner que Andréa Parisy, l’interprète de Pepa à l’écran, était un peu mal à l’aise et en retrait parmi ce festival de burnes. Tu m’étonnes.
Le Petit Audiard Illustré - 6 minutes
Cinq petits métrages Gaumont qui expliquent l’étymologie de certaines tournures de phrases ou mots présents dans le film, et faisant partie intégrale de l’arsenal verbal de Michel. Amusant.
Les apophtegmes du petit cycliste - 5 minutes
Un court segment qui décrit ce qu’est l’amitié dans un film d’Audiard. Les liens qui unissent des hommes qui se chambrent à tout va, mais finissent toujours pas s’épauler dans la panade.