C'est après avoir regardé "Un singe en Hiver" du même réalisateur, avec le même Jean-Paul Belmondo que je m'étais dit qu'il faille absolument que je regarde Cent mille dollars au soleil.
Et c'est chose faite.
Et moi qui croyait avoir déjà tout vu en terme de scénario improbable dans les films où jouent Belmondo, j'ai encore une fois été plus qu'agréablement surpris !
Avec une affiche aussi colorée, je ne m'attendais pas à ce que ce film débute en noir et blanc: mince ça risque d'être long..
Et puis, au fur et à mesure, je suis stupéfait par la beauté des plans, des images, séduit par un jeu d'acteur que j'adore, le paysage, les décors...
Ici, il n'est pas question d'avoir "le bon, la brute et le truand" comme dans tout western traditionnel mais plutôt : le truand, le truand, le truand et la petite truande.
Premier truand : Castigliano dit "la Betterave" parce que l'homme est plutôt bien enrobé :
c'est le directeur de la compagnie de transport.
La parodie complète du patron d'une entreprise de camion : gros, beauf et sale.
Puis il faut dire qu'il a le sens du dialogue, je cite : "Quand un chauffeur veut un congé ou de l'augmentation, il vient me trouver, je l'écoute et je le vire. Avec les mirontons que j'emploie, si on tolère les caprices, on tient pas 8 jours, et y a 25 ans que je suis là. Tu vois ce que je veux dire ?"
Second truand : Rocco (mon préféré), il vole le camion de son pot et tente de se faire le maille avec sa petite dame, Pepa.
Il faut savoir que la cargaison du camion qu'il a volé vaut 100 000 dollars et que derrière la frontière, il est censé trouver son acheteur.
Rocco nous rappelle la loi du plus fort "Oh tu sais, quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 kilos les écoutent".
Sauf que le mec est poursuivi et qu'il va devoir sortir sa carabine pour se faire respecter "Dans les endroits déserts, vaut mieux toujours être aimable. Ça coûte rien et ça économise les cartouches. C'est pour ça que tu vas fermer ta grande gueule"
Troisième truand : Hervé Marec, dit "le Plouc".
Son patron l'ordonne d'aller rattraper Rocco, mais le truand compte bien récupérer la cargaison à son propre compte "Alors écoute-moi bien Rocco, voilà ce que je te propose : tu m'attends à Salem et on discute. On se fout sur la gueule ou on se met d'accord, mais dans les deux cas on économise du temps et de la fatigue".. Bien tenté mais le Rocco n'est pas si facile à attraper.
Et pour finir le truande, la plus douée et pourtant la moins soupçonnable, Pepa : la jeune femme qui voyage avec Rocco. Alors que cette dernière semble amoureuse de Rocco, elle va lui jouer un bien vilain tour à la toute fin de cette aventure de folie.
"Dans la vie on partage toujours la merde, jamais le pognon, personne", Rocco qui faisait le fier s'est bien fait roulé.
J'ai adoré ce film jusqu'à sa fin :
Il présente des intrigues multiples, une course poursuite de folie dans le désert à la fois stressante et poilante "Mais ma parole...c'est l'champion de la ligne, Le cador du volant ! Pardon monsieur, excusez ma curiosité, vous seriez t'y pas ensablé des fois ?".
Tout ça combiné à un peu d'amour par ci par là comme le rappelle le petit Mitch-Mitch "Il avait sa bonne femme avec lui, une grande blonde avec des yeux qu'avaient l'air de rêver, pis un sourire d'enfant... Une salope quoi. Moi je repère ça tout de suite parce que les femmes c'est mon truc".
Vous aurez remarqué à mes petites citations que le film est franchement bien construit au niveau des dialogues, il y a tous les ingrédients d'un très bon film.