L’ouverture au ralenti, forte d’une agression risible au bord de la piscine, suscite une hilarité telle que nous ne savons s’il faut regarder Mortuary avec une distance critique ou le prendre au sérieux. Rapidement, ces deux axes de lecture évoluent en impasse et rendent saillante la nullité congénitale du projet, dépourvue d’idée scénaristique et plastique ; le pire étant, certainement, l’interprétation calamiteuse de comédiennes lancées dans un sur-jeu constant. Les scènes filmées à la première personne, durant lesquelles nous entendons la respiration du bourreau, galvanisent le premier volet de la saga Halloween (John Carpenter, 1978) sans originalité. Quant au sous-texte psychanalytique, il s’avère aussi pertinent qu’une discussion de comptoirs un soir de match : le maniaque travaille à la morgue et perpétue les rituels sataniques du père, la fille revit le traumatisme de la disparition paternelle en gesticulant dans son lit et en arpentant, somnambule, la maison de sa mère ; mère qui a refait sa vie en quelques jours avec un autre homme… Tous les clichés du cinéma de genre sont convoqués, pas un n’est transcendé, pas même habité. Un ratage qui a jeté à juste titre cette production aux oubliettes.