En noir et blanc, cette comédie burlesque commence comme un vrai film de gangsters au temps de la prohibition. On y retrouve d'ailleurs certains clichés incontournables: le corbillard qui transporte l'alcool de contrebande dans le cercueil, la descente de police dans le tripot clandestin, ou l'énorme gâteau d'où sort le gangster qui mitraille les rivaux en pleine assemblée des Amis de l'opéra italien.
Le résultat comique est dû aux travestissements (osés pour l'époque) de Tony Curtis et Jack Lemmon, qui intègrent et font illusion au beau milieu d'un l'orchestre exclusivement féminin, filent entre les doigts des truands, repoussent les avances masculines ou séduisent même malgré l'ambivalence des genres. C'est très efficace, lorsqu'ils fuient courant gauchement en chaussures à talon, quand ils doivent adapter leur voix aux situations, quand les filles du groupe s'invitent dans la couchette de Daphné, lorsque Joe feint l'insensibilité aux baisers de Sugar (Alouette en VF), quand ils sont pelotés et harcelés par les hommes, ou lorsque Daphné "cède" au richissime Osgood après un tango débridé.
La musique est bien présente avec: un Runnin' Wild, Lost Control! endiablé avec Marilyn Monroe au ukulélé dans le train, puis le célèbre Ba-dee-dly-dee-dly-dee-dly-dum! Boop-boop-a-doop ! de I Wanna Be Loved by You, sur scène avec une robe si transparente que seul son visage n'est éclairé, et enfin le déchirant I'm Through With Love, qui presse Joe, travesti en femme, à l'embrasser sur scène.