Je ne sais pas par où commencer : C'est bête, vulgaire et pas drôle du tout. Ce film donne une très mauvaise image de l'humour francais et de la France en général. J'ai été tellement dégoûtée et révoltée par les comportements et la mentalité exposés ici que je me suis forcée à le regarder jusqu'au bout simplement pour voir jusqu'où il pourrait aller dans l'abjection.
On m'a reproché de ne pas aimer ce film en prétendant que ce n'est pas bien méchant, que les situations présentées ne sont pas réalistes etc. Je les trouve au contraire très crédibles.
Pourtant, comme le dit le personnage joué par Francis Blanche je m'y attendais un peu. Mais ca va au delà de mes craintes. Le mensonge, l'hypocrisie, la lâcheté et la xénophobie semblent faire partie de ces "valeurs" dont les francais se vantent sans cesse. L'américain qui ne prononce pas un mot d'anglais mais qui a un accent allemand parce que ses ancètres étaient allemands... Et qui naturellement, de strict puritain qu'il est au début finit par sombrer dans l'alcoolisme et la débauche avec des prostituées. En quelque sorte il devient francais, il accède à la civilisation supérieure.
Les étrangers sont des imbéciles ? C'est l'hopital qui se moque de la charité : Le personnage joué par Darry Cowl est ridicule. l'abruti parfait, mais je pense qu'il est assez représentatif des cinéastes de son pays si on les juge d'après ce film-ci. L'explication au commissariat après l'expédition dans les bois rajoute une connotation homophobe aux valeurs de la république.
Encore une fois on me dit "c'est une autre époque": Les chambres à gaz aussi devaient faire rire certains, à une autre époque. Mais 50 ans plus tard ca n'amusait plus personne. Il est des choses que le temps n'excuse pas et ne rend pas plus tolérables
Ca fait rire les francais de faire boire des jeunes filles à leur insu afin de les saouler au point qu'elles ne sachent plus ce qu'elles font ? Cela devrait conduire les coupables en correctionnelle. Ca n'a rien de drôle, c'est cruel, dramatique et criminel. C'est vrai, c'est l'humour de l'époque. De nos jours on utilise du GHB mais ca n'a toujours rien d'amusant.
Quand le fils organise des paris clandestins au lycée ca ne ma fait pas rire du tout, surtout que le proviseur fait semblant de s'offusquer alors qu'il en profite hypocritement. Et en plus on apprend que s'il se limite aux jeux c'est seulement parce qu'il y a dans les lycées francais toute une organisation avec des gangs spécialisés qui couvrent les autres secteurs d'activité criminelle. Comme le fait remarquer le personnage joué par Michel Serrault il manque le trafic d'armes et de drogue. J'ajouterai le crack et la pédophilie. Ah oui,et le terrorisme. Mais ce n'était pas encore à la mode à l'époque.
Si on juge à l'aune de ce film Salah Abdeslam et Nordhal Lelandais sont les deux meilleurs comiques francais actuels, ils devraient être engagés si quelqu'un fait un remake...
J'admets le quiproquo sur le trafic d'armes (Je m'attendais tellement au trafic d'armes que je suis tombée dans le panneau), démontrant l'incompétence de la police qui ne reconnait pas des accessoires de théatre, qui naturellement n'en sont finalement pas. D'ailleurs la police est représentée comme une bande de débiles légers dont tout le monde se moque. Ca en dit long sur l'état du pays.
Le rôle joué par Jean Poiret est particulièrement répugnant, je ne vois aucun comique dans cet obsédé. Alcoolisme, débauche, harcèlement sexuel envers ses employés. Je me demande quels malades trouvent cela drôle. Jusqu'à la claque sur les fesses de son employée, je suppose que si elle ne se laisse pas faire elle est virée. J'imagine ce que doit être l'entretien d'embauche, car bien sûr parmi les subalternes il n'y a que des femmes... Par contre dans l'encadrement il n'y a que des hommes. On ajoute le sexisme aux fameuses valeurs évoquées ci-dessus. Pas de balayeur noir dans le film, c'est surprenant, ils ont oublié UN cliché.
Mais je reviens à ce personnage de Bernard, plus tard sa lâcheté le conduit à devenir sans aucun scrupule le complice d'un meurtre. Il est juste un peu ennuyé que cela dérange sa petite soirée de débauche avec une nymphomane stéréotypée dont la présence parfaitement inutile a pour seul objet d'ajouter encore à la vulgarité et la médiocrité de l'ensemble. Mais après tout c'est une femme tout à fait typique et représentative de son espèce. Pour vraiment compléter le cliché ils auraient dû la faire suédoise ou au moins lui donner un accent étranger.
Je donne l'absolution à Jean Yanne qui joue un gangster "honnête", le seul personnage cohérent. J'en suis réduite à trouver une sorte de morale où je peux.
Je me demande encore si la scène finale avec Eddie Constantine est supposée être comique ou sordide. Difficile à dire étant donné le niveau général du film.
La bonne qui vend de la propagande maoïste juste devant l'entreprise de son patron est peut-être le seul détail un petit peu burlesque dans ce naufrage consternant. Mais on en fait trop car les employés domestiques ne peuvent pas être des gens normaux en France, alors elle fait aussi des pompes sur la cuisinière, juste pour montrer que trop ce n'est encore pas assez
Vraiment je ne comprends pas pourquoi ce navet abject est évalué "tout public". C'est une honte.
Je me suis fait violence pour le regarder jusqu'au bout en espérant qu'il finisse par m'arracher l'ombre d'un rictus, peine perdue.
Ceux qui aiment ce film aimeront sûrement la dernière bourrée à Paris, du même réalisateur, qui est encore plus navrant. Avant d'y mettre les pieds j'imaginais que la France était le pays de Montesquieu et de Voltaire. Maintenant j'y pense comme le pays de Raoul André et de Max Pécas